Le temps passe et parfois la routine qui s'installe nous fait peur. Quand on a connu un chemin remplit d'embûche, un rien nous fait douter. Et pourtant ce n'était pas le cas avant ce-soir, il avait juste cette sensation, ce pressentiment qui s'accroche à nous tel un boulet que l'on ne peut pas enlever. Cette chose qui vous fait penser qu'un drame va arriver.

 Ce pressentiment la hantait. Zoila qui ne dormait quasiment pas ne faisait que penser à ce futur drame qui allait frapper.

Bien sûr, elle n'avait pas de pouvoir pour voir l'avenir, mais elle ressentait que quelque chose allait changer. Ce sentiment ne la quittait plus et elle attendait patiemment le soir pour enlever ce masque de circonstance pour laisser place à son chagrin... Quelqu'un ou quelque chose allait s'en prendre aux siens.

 Mais comme à chaque fois, comme s'ils étaient connectés Luke savait. Luke devinait que quelque chose n'allait pas, que sa femme doutait. Alors ce-soir alors qu'elle lisait un livre, il l'interrogea, il voulait savoir, il devait savoir.
- Ma chérie, pose ce livre, j'ai à te parler.
- Je peux t'écouter et lire en même temps, tu sais?
- Je veux que tu me dises ce qui ne va pas.
- Quoi... je... et bien tout va bien. Je suis juste stressé bafouilla-t-elle sans oser le regarder dans les yeux.
- Pourquoi ? Tout va bien pourtant.
- Tu me connais je dramatise pour rien dit-elle pour ne pas éveiller ses soupçons. Et si on profitait que les filles dorment pour se faire un câlin ?

Luke accepta la diversion, il savait que Zoila lui ouvrira son coeur en temps voulu. Ils avaient tellement vécu de choses ensemble que l'amour avait fini par résoudre beaucoup de leurs problèmes. Et il était sûr que ses peurs nocturnes étaient liées à ce que son père lui avait dit. Aussi profita-t-il un peu égoïstement de l'humeur câline de sa femme. Sans lui laisser le temps de poser d'autres questions, la jeune femme lui sauta dans les bras et l'embrassa avec vivacité. Comment résister a une femme aussi entreprenante ?

 Zoila gagné par la passion embrassa son mari, elle mit de côté son pressentiment et se laissa griser par l'instant présent. Elle ne voulait pas être un frein à l'épanouissement de son couple. Cependant, entre deux baisers Luke dit :
- doucement ma tigresse adoré, on a tout le temps.
- Je t'aime mon Luke et je ne veux pas que ne tu ne penses à autre chose qu'à moi ce-soir.
- Je ne pense qu'à toi toujours, chaque jour que Dieu fait mes pensées est vers toi et nos filles.
- J'ai tendance à tout gâcher avec mes inquiétudes et ça peut-être un frein dans l'épanouissement de notre couple...
- Jamais mon ange! Je t'aime pour le meilleur et pour le pire, ne l'oubli pas.

Luke quitta les douces lèvres de sa bien-aimée et tout en l'attirant sur le lit, il dit sincère :
- je suis comme toi j'ai des doutes, c'est la vie. Surtout après ce qu'on a vécu avec Dolorès et Samuel. Mais ils ne sont plus là pour nuire à notre famille.
- Je sais mon amour... Mais parfois j'ai une drôle de sensation, c'est comme si je savais que quelque chose de mal allait se produire. Avoua-t-elle sans le quitter des yeux.
- Nous aviserons en temps voulu chérie, c'est ça la vie, on ne peut pas savoir ce qui va se produire avant que cela n'arrive.
- Tu as raison... En parlant d'avenir dit-elle pour changer de sujet de conversation, si on agrandissait la famille ?
- Un bébé ?
- Oui s'est-une idée dit-elle amusée. Tu es contre ?

Luke regarda Zoila avec amour et dit tendrement :
- bien sur qu'un autre enfant serait le bienvenue . Mais nous commençons seulement à avoir des économies et j'avais espéré offrir des vacances à ma petite femme.
- Et moi j'aurais voulu te donner un fils dit-elle tout en l'embrassant du bout des lèvres.
- Le temps passe mon amour et nous ne rajeunissons pas.
- Oui tu as raison, ça serait égoïste de ma part d'obliger nos filles à élever leur frère.
- Tu es déçu ?
- Non, je m'étais juste dit que c'était peut-être ce que tu voulais...
- J'aime être entouré de mes petites femmes dit-il taquin.

 Doucement, Luke fit basculer Zoila sur le lit et tout en la dévorant des yeux, il dit :
- je ne suis pas contre l'idée d'essayer dit-il avec tendresse. Car je suppose que tu dois te dire « pourquoi il ne veut pas d'un autre enfant ? » « Peut-être ne m'aime-t-il pas autant qu'avant ? »
- Non dit-elle amusée, le simple fait d'essayer sans y parvenir me convient. J'aime être dans tes bras et te sentir tout contre moi. Et tu as raison, nos deux filles me suffisent amplement.
- Alors profitons de notre complicité et partageons un moment de tendresse.
- Oui tout simplement.

Luke l'embrassa avec tendresse et tout se perdant dans on regard il dit :
- je t'aime Zoila et toi qui persistes à croire que quelque chose arrivera, ça ne se fera pas . Rien ne nous séparera à par la mort et encore je t'attendrais...
- Luke oublions tout et laissons faire l'amour, seule chose qui ne changera jamais. Tu te rappelles ce fameux jour où j'ai lu en toi ?
- Oh oui, je t'avoue que j'ai eu un peu peur... Mais je t'aimais déjà tellement... Aimons-nous toute la nuit et plus encore...

 La nuit fut longue et merveilleuse pour nos deux amoureux. Mais le pressentiment que Zoila ressentait était de plus en plus présent. Elle en était sur quelque chose allait arriver.

Et en regardant arriver le bus scolaire, Zoila était de plus en plus inquiète. Mais elle ne dit rien, n'importe qui l'aurait prise pour une folle. Curieusement, elle avait la sensation que Miranda était visée. Pourtant, la petite allait de mieux en mieux, elle était de plus en plus sur d'elle et commençait à essayer de lier des amitiés avec ses camarades de classe... Que pouvait-il lui arriver ? Et pourquoi Zoila n'arrivait pas à s'enlever cela de la tête ?

Miranda s'avança joyeusement vers le car sans un regard en arrière. Elle ne pouvait pas savoir que sa maman guettait par la fenêtre, elle ne devait pas la savoir inquiète. Sinon tous ses efforts auraient été fait pour rien.

Dans la cuisine, Luke avait eu l'idée de leur préparer des gaufres pour qu'ils prennent le petit déjeuner en amoureux. Il était loin de se douter que la nuit câline n'avait pas suffi pour enlever les doutes de la tête de sa femme.

« Ma chérie, j'espère gagner ton cœur avec ce modeste petit déjeuné se dit-il en lui-même »

 Mais la complicité de la veille s'estompa vite pour laisser place à une Zoila redevenue elle-même, Luke était en train de surveiller le repas quand elle alla en cuisine et dit :
- Miranda vient de partir, j'ai une grosse boule au ventre.
- Tout ira bien dit-il un peu déçu d'avoir perdu l'ambiance de la nuit dernière. Pourquoi te fais-tu du souci pour elle ?
- Je... je n'en sais rien... Avoua-t-elle.
- Je sais que ton père t'a mis en garde. Mais c'est un peu une façon de parler. Il voulait surement parler de la vie des générations à venir.

Zoila poussa un long soupire et dit un peu plus calme :
- Peut-être, mais je ne veux pas inquiéter les filles, donc oublions ça...
- Zoila, on parle de toi et jamais tu ne laisseras une telle chose de côté.
- Oui mais bon que veux-tu... je ne peux rien faire, je ne vais pas engager un garde du corps quand même...

Luke regarda sa femme attendrie et avec un pincement au cœur malgré tout. Puis, il dit :
- et si on profitait qu'Alia dorme pour manger en tête à tête ?
- Oui bonne idée mon cœur, je veux profiter de toi avant de partir travailler.

 Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux tourtereaux regagnèrent la table et commencèrent à manger tranquillement.
- Humm! C'est délicieux mon Luke! Tu me gâtes !
- Rien n'est trop bon pour toi mon amour.
- Tu étais sérieux pour les vacances ?
- Oui, ça serait bien de partir quelques pars en famille. Mais Alia est encore un peu jeune...
- Oui... on pourrait partir après leur anniversaire ?
- Très bonne idée ma chérie dit-il plus détendu.
Zoila était un amour, elle faisait des efforts considérables pour ne pas gâcher l'ambiance redevenue sereine.
- J'aimerai bien visiter Champs les Sims. Mon Chef m'en dit que du bien et ça serait un plus pour ma carrière.

 Luke réfléchit un moment et dit :
- on pourrait y aller en amoureux juste pour un week-end de trois jours ?
Zoila stoppa net de manger et dit :
- je... Et les filles ?
- Tu te souviens de la baby-sitter ?
- Oui... Mais...
- Elle m'a demandé si j'avais encore besoin de ses services, elle travaille pour payer ses études à la fac, on pourrait lui laisser les petites .
- Je... Je ne sais pas hésita Zoila.
- Ma chérie, il ne se passera rien en notre absence. Miranda est-une vraie petite maman pour Alia, si on lui dit de ne pas sortir, elle n'en fera rien. D'ailleur, elle ne sort pas encore seule.
- Je... Franchement, je ne sais pas...

 Luke tenta le tout pour le tout et dit :
- je t'avais promis une lune de miel, tu te souviens ?
- Oui mon chéri, mais on est parent maintenant...
- On reste des jeunes mariés dit-il taquin.
- Tu as raison, je crois qu'on devrait y aller. Après tout c'est que pour trois jours et ça me changera les idées. Fit Zoila tout sourire.
- Là c'est ma femme que j'aime qui parle dit-il ravis.

Après un petit déjeuné qui se termina en douceur et dans la bonne humeur. Zoila laissa son époux retourner écrire et alla profiter de sa matinée pour jouer avec Alia.
- Bonjour mon bébé, tu es enfin réveillé ?
Mais Alia regarda sa maman et fit une moue boudeuse :
- Alia a faim !
- Oh je vois ! Et tu es en colère parce que maman n'a pas monté ton bibi ?
Alia fit oui en secouant la tête et dit :
- Alia a fait gros dodo.
- Et oui ma princesse, donc maintenant maman va te faire un gros bibi et on va jouer.
- Avec le minou ?
- Oui mon cœur.

Zoila rusa et réussi à prendre la petite boudeuse dans ses bras, c'est avec une série de chatouille qu'elle lui rendit le sourire.
- Si au moins tout était aussi facile ma chérie, tu es un ange je t'aime fort !
- Je t'aime maman mon zamour.
Zoila rit et embrassa sa fille, rien n'est simple, mais il faut y croire.

Le reste de la journée se passa sans problème. Zoila retrouva confiance et fut plus rassuré quand Luke promit d'aller chercher Miranda à l'école. Donc c'est un papa soulagé qui attendit à la sortie de l'école.

Luke était soulagé d'avoir réussi à trouver la solution qui calmerait sa femme, mais aussi que le calme soit de retour au sein du foyer. Tout en attendant Miranda, il dit à Alia :
- tu es contente d'attendre ta grande sœur ?
- Oui papa, les enfants vont à l'école.
- Oui ma chérie, toi aussi tu iras bientôt.
- Avec Mimi ?
- Oui mon bébé avec Miranda .

En parlant de Miranda, elle ne mit pas longtemps à sortir de l'école. D'abord surprise, elle regarda son père puis fit signe à sa petite sœur :
- coucou Alia.
- Mimi vite vient fit la petite contente de revoir sa grande sœur.

Miranda était contente de voir sa sœur et son papa, mais en même temps elle était un peu surprise. Aussi, elle alla les rejoindre et demanda :
- Papa, pourquoi tu es venue me chercher ?
- Eh bien...je voulais qu'on profite qui ne fasse pas encore trop froid pour aller au parc.
- D'accord dit-elle s'en poser davantage de questions. Ce qui rassura son papa.
- On ne restera pas longtemps comme il y a classe demain .
- Oui papa fit les deux filles en même temps.

 La petite famille ne mit pas longtemps à arriver à destination. Malgré le temps et le brouillard, il y avait quelques personnes ici et là. Luke donna quelques recommandations aux filles :
- Alia papa va te mettre dans le sable, tu n'en mets pas dans ta bouche s'est sale. Miranda, tu joues mais je veux te voir et tu ne parles pas aux inconnus.
- Promis fit la blondinette.

Aussitôt, Miranda courut pour jouer, mais son élan fu stoppé par la machine à barbe-à-papa.
- Je peux avoir une barbe-à-papa ? demanda-t-elle gourmande.
- Oui fit Luke qui avait prit place sur un banc. Une seule aussi !

 La fillette ne se fit pas prier et prit une énorme barbe-à-papa qu'elle s'empressa d'avaler. Attendrie Luke la regarda et se dit qu'il devrait peut-être avoir une conversation avec elle. Comme ça cela rassura Zoila et lui par la même occasion.
- Miranda, tu veux venir un instant ?
- Pourquoi demanda-t-elle la bouche pleine ?
- Je voudrais te parler, mange ta barbe-à-papa avant.

 Une fois avoir tout englouti, la blondinette alla rejoindre son papa et c'est d 'un air boudeur qu'elle demanda :
- j'ai fait quelque chose de mal ?
- Non ma chérie, je voulais juste te parler.
- Est-ce que c'est à cause de mes notes ? J'ai eu B alors que j'ai toujours des A, je m'excuse... J'ai fait de mon mieux pourtant...
- Miranda, je n'ai rien à te reprocher je te le promets. C'est juste que maman est un peu inquiète.

Miranda releva la tête et dit surprise :
- ah bon ? Mais pourquoi ?
- Maman a toujours été soucieuse tu sais, elle vous aime et elle vous protège peut-être un peu trop. Donc pour la rassurer, je voulais savoir si quelque chose d'inhabituelle était arrivé à l'école ?
- Non-dit l'enfant en regardant son papa avec franchise. Je parle un peu avec les enfants maintenant, et plus personne ne fait attention à … ma différence.

Luke rassuré demanda quand même :
- et tu n'as pas vu Oncle Sam ou quelqu'un d'autre ?
- Non-papa, j'ai bien compris qu'Oncle sam et toi vous êtes fâché, donc je ne lui parlerais pas si je le voyais.
- N'ai pas peur surtout, il n'est pas méchant... Seulement parfois, les grands sont fâchés et seul le temps permet de changer certaines choses. Dit-il pour ne pas inquiéter sa fille.
- Oui papa, je comprends c'est comme quand on se dispute Alia et moi. On ne reste pas fâché longtemps...
- Voilà c'est ça dit-il un peu amusé malgré lui.

La musique du camion de glace se fit entendre, aussi la petite gourmande demanda :
- Ma puce, il fait froid...
- S.t.p mon papa que j'aime tant !
- D'accord, mais ne dit rien à ta mère et mange là loin d'Alia, elle va en vouloir une et ta maman ne veut pas qu'elle mange des sucreries à son âge.
- Promit !
- Reste pas loin que je te vois .
- Oui d'accord !

Ravis, l'enfant couru en direction du camion de glace. Elle savait que ce n'était pas bon de manger une glace par ce temps, mais après tout c'est un petit plaisir avec son papa. Elle ne dirait rien à sa mère pour ne pas l'inquiéter.

« Tu vas être malade dirait-elle ».

Pendant que la petite gourmande choisissait quel bâtonnet glacé  elle allait manger, quelqu'un l'observait. Et cette personne n'était autre que Dolorès. Elle en avait mis du temps, mais elle avait enfin trouvé son plan pour se venger. Et pour cela, elle avait besoin d'un pion et quoi de mieux qu'une enfant innocente ?

Dolorès n'aimait pas particulièrement les enfants, mais parfois il faut faire des efforts pour arriver à nos fins.
- Bonjour Miranda dit-elle d'une voix qu'elle voulait douce et amicale.
La petite gourmande qui se régalait, regarda la jeune femme et resta muette et fit comme son papa lui avait demandé : ne pas parler aux inconnus.

Mais la sorcière était patiente, un peu trop même. Elle qui avait depuis si longtemps envie d'avoir sa vengeance, elle aurait été capable de faire le tour du monde pour arriver à ses fins. Aussi, elle prit place sur un banc non loin de là et dit toujours sur le même ton :
- tu en as un gentil papa ! Il t'aime vraiment beaucoup n'est-ce pas ? Je reconnais bien là Luke, il a toujours été si gentil....

Intriguée, l'enfant regarda la brunette et finit par prendre place à ses côtés et demanda :
- vous connaissez mon papa ?
- Bien sûr nous sommes amis, seulement on s'est un peu perdue de vue et je l'ai reconnu en allant au parc.
- Pourquoi ne pas aller lui parler ? Demanda Miranda septique.
- Disons que ton papa et moi on est un peu fâché avoua-t-elle en faisant semblant d'être triste.
- Pourquoi ?

Dolorès se mit à réfléchir vite pour que la petite blondinette ne devine pas qu'elle lui mentait. Aussi dit-elle le premier mensonge qui lui passa par la tête :
- À cause de ma différence.
- Mais vous êtes comme lui dit-elle méfiante.
- Tu peux me dire « tu » insistas la brunette et non je ne suis pas comme ton papa. Extérieurement oui, mais au fond de moi je suis différente.
- Je suis désolé dit l'enfant sincère. Je suis différente et pourtant mon papa ne m'a jamais dit que ça lui dérangeait...
- Oh mais les papas ne disent pas ça à leurs enfants... Et puis, il t'aime bafouilla la sorcière.

 Miranda regarda son père qui était en train de jouer avec sa sœur et elle eut un pincement au cœur. Est-ce que l'inconnue disait la vérité ? Elle ne voulait pas y croire. Aussi la fillette demanda :
- et qu'est-ce qui te rend différente ?

Sans se faire prier, la sorcière montra sa « différence » à la fillette qui manqua de glisser de son siège sous l'effet de la surprise.
- Mais tu es une magicienne !
- Non-dit-elle amusée, je suis sorcière.
- Mais ça existe que dans les contes ! S'exclama Miranda les yeux brillants. Et les sorcières sont méchantes !

 La jolie sorcière fit face à l'enfant et dit gentiment :
- tu sembles être intelligente, je me trompe ?
- Non madame, je suis une très bonne élève, l'une des meilleures ! Dit-elle fière d'elle.
- Dorothée... Appelle-moi Dorothée dit Dolorès qui ne voulait pas lui dire son vrai prénom.
- D'accord.
- Ma petite Miranda, tu sais que tout ce que tu lis n'est pas vrai n'est-ce pas ?
- Oui bien sur.
- Donc les sorcières ne sont pas forcément mauvaises tu ne crois pas ?
- Je peux demander à papa ?
- Ma grande ton papa est fâché avec moi ne l'oubli pas , et s'il sait que tu me parles... Mais tu sais la magie peut tout résoudre. Et tu as un don toi aussi.
- Lequel ? Dit l'enfant oubliant les interdictions de son papa.
- Tu peux lire en moi, comme ta maman, c'est un don qu'ont les personnes de vôtre planète. Il suffit que tu te concentres et tu verras si je suis une bonne personne.

 Miranda réfléchit un moment et se dit que si Dorothée savait ça c'est qu'elle était vraiment une amie. Aussi elle se concentra et comme elle ne ressentit rien elle dit :
- tu semble être une amie sincère !
- Ben voilà ma toute belle ! Et regarde ajouta-t-elle en jouant avec sa baguette magique. Je ferai ça tu crois si j'étais méchante ?
- Euh... Non tu pourrais me transformer en glace ou en grenouille ?
- Tout à fait !

 L'enfant perdit sa méfiance et commença à parler de tout et de rien avec sa nouvelle amie. Puis l'heure de partir arriva et Miranda dit alors :
- je vais aller rejoindre papa, il va s'inquiéter. Tu ne veux toujours pas lui parler ? Tu sais papa dit que le temps arrange les choses et s'il voit tes pouvoirs, il te pardonnera.
- Non ma chérie, c'est trop tôt. Mais on peut être amie toute les deux si tu veux ?
- Oh oui !
- Avant de partir, j'ai quelque chose pour toi...

Dolorès sortie de sa poche un cadeau et dit d'une voix douce :
- c'est-une baguette magique. Quand tu seras plus grande et que nous serons de grandes amies, je t'apprendrais tout ce que je sais. Mais surtout, ne dit rien à ton papa. On lui fera une surprise le moment venu.

- Promit dit Miranda ravis d'avoir une nouvelle amie.

Il suffit parfois d'un rien et de beaucoup de patience et on arrive au but ultime. La folie et l'envie de vengeance nous donne parfois des ailes. Quand la naïveté d'une petite fille fait rentrer le mal dans la famille, qui sait ce qui peut se passer....

Le temps a passé et les doutes ont laissé la place à l'espoir. L'espoir d'un avenir merveilleux qui attendait chaque membre de la petite famille. Car l'épée de Damoclès qui était au-dessus de la tête de Zoila et Luke avait disparu. En effet, tout était plus simple depuis que Samuel avait avoué la vérité. Chacun pouvait vivre sa vie et espérer un avenir remplir de bonnes choses. L'été s'en allait avec les épreuves de la vie, leur vie et l'automne s'installait ainsi que le renouveau, le début d'une nouvelle vie.

Zoila était forte, de plus plus, à chaque instant. Elle avait appris bien des choses de la vie sur terre . Mais surtout que peu importe les frontières, les planètes, l'envie de vengeance reste la même. Elle n'avait pas pardonné à Samuel, peut-être que le temps lui permettra de voir situation autrement, mais à l'heure actuelle, elle l'avait rayé de sa vie.
Luke quant à lui avait été si heureux d'apprendre qu'Alia était son enfant qu'il aurait pu pardonner la pire des choses, mais il n'en fit rien pour le bonheur de la petite famille.

Les jours avaient donc passé sans ombre au tableau, on aurait pu se croire au paradis. Mais à quoi servirait une vie sans histoire, sans doute, sans tristesse ? Zoila savait que ça ne durerait pas, mais en même temps elle profitait de chaque instant. Car la vie sur terre n'est pas aussi longue que sur sa planète, dans quelques jours elle allait fêter son passage à l'âge adulte et malgré tout elle ressentait un pincement au coeur, elle aimait Luke et ses enfants, mais ses parents lui manquaient énormément....

 Mais en bonne maman, elle n'en dit rien pour ne pas alarmer ses filles. Après tout, on ne pouvait rien faire, ils sont très loin d'ici et elle ne les reverra jamais, il fallait se faire à l'idée.
- Tes pancakes sont trop bon ma petite maman dit Miranda la bouche pleine.
- Merci chérie, je voulais profiter du week-end pour faire le petit déjeuné préféré de ma grande fille.
- Et de son papa fit Luke taquin.
- Dit papa ?
- Oui princesse ?
- On va faire la fête pour l'anniversaire de maman ?

 Luke manqua de s'étouffer avec son morceau de pancake et s'est gêné qu'il répondît :
- ma chérie... tu vois à notre âge on n'aime pas forcément souffler de bougies et...
- Maman a dit à papa qu'elle ne voulait pas de gâteau avoua Zoila un peu maladroitement. Je... j'ai fêté mon dernier anniversaire sur notre planète et là-bas, on ne souffle pas de bougies tu sais....

Surprise, la fillette dit avec la franchise d'une enfant de son âge :
- pas de fêtes, pas de gâteaux, pas de fleurs, ni d'animaux... Tu as bien fait de la quitter cette planète ça ne devait pas être drôle tous les jours...
- Miranda ! Gronda son père. Ce n'est pas des façons de parler !

 - Non ce n'est rien fit Zoila un peu surprise elle aussi. Miranda n'a pas tort... Mais bon je ne veux pas faire de fête... Mon dernier anniversaire, je l'ai passé avec mes parents et...
La voix de Zoila se brisa sous l'effet de l'émotion. Personne ne sût quoi dire ou faire pour la réconforter...
- Je vous aime tous les trois, mais parfois...

 Luke regarda sa femme attendrie, par la tristesse qu'elle essayait de retenir.
- Peu importe la distance, je suis sur qu'ils sont fier de toi mon amour. Et tu ne dois pas te priver de fêter toutes les étapes de ta vie.
- Oui tu sûrement raison, mais... Je ne sais pas, ce manque je ne le ressentais plus et là...
- On pourrait faire quelque chose tous ensemble ? suggéra Luke tendrement.
- Oui je veux bien céda Zoila pour ne pas attrister ses filles, profitons l'automne sera là d'un jour à l'autre.

Ravis, Miranda s'exclama :
- Oh oui une sortie en famille !
- Si le temps le permet ajouta Luke pour ne pas décevoir ses filles.
- Nous ne sommes jamais allé au festival, qu'il donne près du centre-ville suggéra Zoila, c'est l'occasion! Il a diverses choses à faire et il y a des jeux pour les enfants.
- D'accord nous irons si les devoirs sont fait dit Luke pour taquiner sa petite blondinette.
- Oh oui les devoirs avant ! Répondit l'enfant redevenue sérieuse.

 Luke regarda ses deux filles le coeurs remplit d'amour et ajouta :
- bon puisque nous sommes tous d'accord demain nous passons la journée au festival pour l'anniversaire de maman.
- Gâteau et bouzzie fit Alia amusée.
- Oui maman n'aura pas le choix fit Miranda amusée.
- On verra finit par répondre Zoila amusée à son tour, si Alia s'y met je vais devoir accepter.

Et c'est dans la joie et la bonne humeur que les O' Donnell finirent le petit déjeuner, il n'avait plus de place pour la tristesse, seulement pour la joie et l'impatience des filles pour la sortie de demain.

Le reste de la journée se déroula tranquillement. Ayant pour habitude de jouer dans la salle de jeu, c'est donc là que les filles se réunirent pendant que leurs parents travaillait chacun de leur côté : Luke dans son bureau pour finir son nouveau Livre et Zoila finissait sa dernière toile avant de potasser quelques livres de cuisine pour le travail. Alia quant à elle attendait que Miranda ait fini de s'occuper de Magique pour jouer avec elle.

Miranda ne mit pas longtemps à rejoindre sa petite soeur. Depuis l'arrivée de Magique, les deux soeurs étaient inséparables, Miranda avait transmis son amour des chats à Alia pour son plus grand bonheur. Finis la timidité, la blondinette était une vraie petite maman avec sa jeune soeur et elle avait trouvé en elle sa première amie fille comme elle aimait le dire.

Alia contrairement à sa grande soeur était très sociale, elle adorait se montrer et elle n'avait pas peur des gens qui l'entourent. Luke était si heureux qu'elle soit sa vraie fille qu'il l'avait tant embrassé qu'elle en avait ri aux éclats, plus rien ni personne ne pouvait lui enlever cette petite boule d'amour qu'il avait tant eu du mal à avoir. Pour lui, c'était son petit miracle et Miranda voulait protéger sa petite soeur. Elle avait compris que rien n'était plus important que sa famille.
- Mimi Chat regarde fit Alia de sa petite voix.
- Oui bébé, papa t'a offert un chat à toi aussi. Tu as vu comme il est beau ?
- Joujou mimi, Magique vrai chat dit la petite amusée. Mimi veut lire histoire à Alia ?
- Une histoire ? oui ma puce vient on va lire à deux.

Aussitôt dit, aussitôt fait en bonne grande soeur Miranda prit Alia tout contre elle et commença la lecture de Cendrillion. Les deux petites filles adoraient les histoires de princesses. Des belles robes passant par le rose et les paillettes tout les faisaient rêver. Elles pouvaient passer des heures durant à lire et relire le même livre sans s'en lasser.
- Zolie robe fit Alia les yeux brillants.
- Oui tu en auras une jolie comme celle-là quand tu épouseras ton prince charmant !
- Toi aussi ?
- Oui ma puce! Allez on continue ?
- Oui Cendrillion !

Après avoir lu le livre entier, Miranda continuait à jouer à la maman avec sa soeur, des peluches passant aux jeux de constructions, elles étaient tellement bien ensemble, qu'elles ne virent pas le temps passer.

Elles étaient loin de s'imaginer, qu'elles avaient bien faillit être séparé, et ce n'était pas plus mal. Car même si elles n'avaient pas été soeurs les liens qui les unis sont éternelles.
- Coucou.
- Je te vois fit Alia hilare. Mimi n'est plus cachée.
- Allez à toi Alia !

Les deux petites chipies continuèrent à jouer encore et encore jusqu'à ce que l'heure du couché soit arrivée. Rien n'était plus important que l'instant présent, que la complicité qui les avait réuni et cela pour toujours l'espérait-on... seul l'avenir nous le dira.

 Ce fut la nuit tombée que Zoila rentra de son travail avec une promotion en poche. Elle était heureuse d'avoir repris son travail et de monter si vite en grade. Finis les doutes, elle avait de nouveau confiance en elle et en ses compétences. La peine du matin avait quitté son coeur et c'est avec impatience qu'elle attendait la journée de demain.
Soudain, un bruit la fit sursauter.
- Je ne voulais pas te faire peur ma fille fit une voix derrière elle et non dans sa tête comme à son habitude.
Et cette voix habituellement féminine était masculine cette fois, reconnaissant à qui elle appartenait, elle sourit et dit :
- dites-moi que je ne rêve pas!

 Zoila se retourna et a sous ses yeux, elle vit l'homme qu'elle croyait ne plus jamais voir : son père.
- Père c'est vous ! Comme je suis heureuse!
- Bonsoir ma fille.
- J'ai voyagé longtemps pour te voir. Ta mère voulait que j'aille voir comment tu vas.
 Je ne peux pas rester longtemps, mais me voilà.

Ravis et gêner à la fois  qu'il ait dû faire un si long voyage, Zoila bafouilla :
- père je suis désolé, je ne voulais pas vous décevoir mère et vous.Si je ne restais plus en contact avec mère c'est parce que...
- Nous savons mon enfant et nous ne t'en voulons pas. La vie sur Terre est différente et tu t'en sors très bien.
- Mais j'ai bien failli détruire ma famille....

Le père de Zoila la regarda, aucune expression ne passait sur son visage contrairement aux habitants de la terre. Au bout, d'un moment il dit :
- non tu vis comme eux et c'est tout. Il y aura toujours des épreuves et si tu gardes espoir, tu les affronteras.
- Vous n'êtes pas déçue . Mais le legacy pouvait-être compromis...
- il y a ta fille ainée mon enfant... Et puis, s'il n'y avait que cette petite qui ressemble tant aux gens d'ici, elle est de toi tu l'as porté et mise au monde, donc elle pouvait-être héritière...
- Mère pense comme vous ? demanda une Zoila nerveuse.
- Absolument Zoila, c'est pour enlever tes doutes qu'elle m'envoit, je sais que nous sommes durs sur notre planète, mais comme vous le dites ici " on t'aime" peu importe les choix que tu feras.

 Emue Zoila regarda son papa et dit :
- Merci père, je suis contente d'entendre cela de votre bouche, vous qui dites sans ne cesses que nous sommes supérieurs...
- Ta venue ici à changer bien des choses, mais il reste toujours des rebelles qui pensent autrement...
- Oui je vois de quoi vous voulez parler père. Voulez-vous voir ma famille ?
- Hélas, je n'ai pas le temps mon enfant. Le voyage est long, mais je pars rassurer ta mère.

 Le vieux Martien allait partir quand il dit un peu gêner :
- méfit toi, il y a d'autres formes de vie sur Terre et tu penses bien que tu auras encore des épreuves à affronter...
- Je serais prudente père, mais avec Luke à mes côtés, je pourrais tout affronter.
- Tu l'aimes ton terrien...
- Beaucoup... Je ne pourrais pas vivre sans lui.
- Tu es donc entre de bonnes mains, n'oublie pas les tiens surtout.
- Je pense à vous à chaque instant.
- Adieu mon enfant, pense à parler de ta mission à mes petites filles quand elles seront grandes.
- Adieu père partez sans crainte. Embrassez mère pour moi.

Pas d'accolade, ni d'embrassade, mais Zoila était quand même heureuse. Elle savait qu'elle ne verrait probablement plus jamais son père. Mais ce soir c'est le coeur léger qu'elle s'endormira dans les bras de l'homme de sa vie. Et malgré les avertissements de son père rien, ni personne ne pourra lui enlever son sourire.

Le jour suivant arriva très vite pour la grande joie de tous, Zoila raconta la venue de son père à Luke. Il était très content pour elle et aurait bien voulu pouvoir faire sa connaissance à son grand regret il ne le verra jamais.

Après divers tâches quotidiennes chacun alla dire au revoir à leur petite boule de poils préférés, qui n'était pas contre une journée entière pour dormir.

 
En fin de matinée les O'donnell arrivèrent au festival. Miranda qui d'habitude trainait les pieds pour sortir était toute existée.
 - Oh regarde papa, il y a une maison hantée et un stand de dégustation et là-bas un jeu pour attraper des pommes! On y va ?
- Euh...
- Stp !
- Chiche que je vous bas ! Dit une Zola en courant en direction du jeu.
- Ah non ! Attends maman ! tricheuse !

 Tels des enfants, ils coururent tous en direction du stand. Et c'est hilare qu'ils commencèrent à jouer.
- Pas de triche chacun les mains dans le dos ! fit Zoila bien décidé à gagner.

Zoila étant retombé en enfance, elle se dépêcha d'attraper le plus de pommes possible, mais elle avait tellement envie de rire, qu'elle en faisait plus tomber qu'elle en récoltait. Miranda quant à elle essayait de copier sa mère et Luke sérieux ne disait rien et se concentrait de plus en plus.

Miranda attrapa en tout et pour tous une seule pomme et le gagnant fut Luke qui resta bon joueur pour que sa fille ne soit pas triste.
- J'ai gagné grâce à toi ma chérie. Tu envoyais toutes tes pommes vers moi.
- Donc on a gagné ensemble ?
- Oui ma puce !

 Après les pommes, les tartes. Attraper des pommes sa donne fin non ? Nos trois compétiteurs se ruèrent au stand de dégustation pendant que la petite Alia jouait dans le sable.
- Bonne chance ma petite maman fit Miranda qui voyait en sa mère une rivale pour ce jeu.
- Merci surtout ne te force pas pour être malade.

Zoila gagna et poussa un " Yes!" de Victoire. Elle était tout barbouillée, mais heureuse .

  Miranda en bonne joueuse s'exclama :
- Bravo maman ! Tu es une championne en plus c'est ton anniversaire !
- Bravo chéri tu es si belle toute barbouillée !
- Vous avez l'air tout aussi drôle que moi mes amours! Allons vite nous débarbouiller.

-

Après que chacun soit propre, Zoila prit place sur un banc et observa sa petite famille. Elle en était fière. Miranda était une fillette douce et très intelligente, ses peurs de côté elle fera la fierté de ses parents. Plus tard, elle fera surement de longues études et cela lui allait bien. Elle adorait découvrir, apprendre et partager ses découvertes.
C'est fou comme le temps passe, on a à peine le temps de voir nos enfants grandir qu'ils finiront par voler de leurs propres ailes.
" heureusement tu as encore le temps ma chérie " pensa Zoila émue devant le doux visage de sa fille ainée.

Alia était plus sociale que sa soeur, elle aimait être vue et aimait la compagnie des autres.
" Il me tarde de te voir grande et en même temps ma chérie, je voudrais pouvoir arrêter le temps pour vivre ce jour indéfiniment" se dit la martienne en ne la quittant pas des yeux.

" Toi mon Luke, mon amour, mon âme soeur. On reviens de loin et en même temps notre amour nous a unis pour toujours. Chaque épreuve nous a rendus fort et nous rendra encore plus fort. Quoi qu'il arrive on se retrouvera toujours..." se promet Zoila en elle-même.

Après cette délicieuse journée, Zoila alla acheter un gâteau à la boulangerie pour les trois gourmands de la maison, mais aussi pour elle qui avait vite changé d'avis.
- Joyeux anniversaire maman !
- Joyeux anniversaire ma chérie souffle vite tes bougies! Fit Luke aussi impatient que sa fille.

Miranda et Luke mirent vite l'ambiance ce qui décida Zoila à poser ses bougies ( obligatoire d'après Miranda) pour les souffler.

 " Je souhaite que l'amour et le lien qui nous unis tous reste intact pour toujours. Rien n'est plus important que ma petite famille"
- Tu souhaites quoi maman ?
- C'est un secret Miranda ! fit un Luke amusé.

C'est ainsi que la soirée s'acheva, une fois les filles au lit, nos deux amoureux profitèrent de la soirée comme si c'était leur tout premier rendez-vous, C'est ce qu'il y a de beau avec l'amour peu importe le temps qui passe, il reste intact. Le véritable amour ne meurt jamais quoi qu'il arrive.

Il faut parfois du temps pour s'habituer aux autres, pour se faire accepter, pour aller de l'avant... Le temps guérit les blessures et nous permet de nous dépasser encore faut-il en avoir le courage. La différence est un frein comme la colère et la peur. Un brun de courage et nécessaire sinon on reste là comme une âme en peine à attendre un je-ne-sais-quoi qui n'arrivera jamais. Ce qui est dur pour l'adulte et encore plus dur pour l'enfant....

Les petits problèmes de Miranda ne c'étaient pas arrangés excepté le fait que ses camarades ne la considéraient plus comme en attraction : ils l'ignoraient totalement.
La solitude était son quotidien, du moins dans la cour de récréation. Si bien qu'elle croyait bon de rester dans son coin chez elle de peur que ses parents ne la questionnent sur la tristesse que l'on pouvait lire sur son doux visage.

Ses parents avaient cru bon ne pas s'en mêler et de la laisser aller vers les autres d'elle-même. Mais cela n'avait rien donné de bon et c'est inquiet que Luke trouva sa fille dans la salle de jeu la mine défaite, seule comme à son habitude. Le cœur de Luke se serra, il voulait faire quelque chose pour lui donner le sourire, aussi dit-il tendrement :
- bonjour ma princesse, tu ne t'habilles pas pour aller en classe ?
- Non-dit-elle sans réussir à cacher la tristesse dans sa voix. Je vais le faire après, je joue un peu avant.

Ne voulant pas la brusquer, Luke dit doucement :
- Miranda, maman et moi ont a remarqué que tu restais de plus ne plus seule et ce n'est pas bon pour ton équilibre.
- Vous n'avez pas d'amis et vous semblez heureux maman et toi dit la blondinette sans quitter son jouet des yeux.
- Peut-être, mais on le regrette répondit simplement Luke. Et puis, maman et moi étions amis avant d'être amoureux. Elle est ma femme et mon amie en même-temps.

- Moi je veux rester seule, j'ai essayé papa de me faire des amis, je te le promets... Mais tous les autres se connaissent et moi je suis la petite nouvelle et maintenant même mon apparence ne choc plus personne, je suis toujours en trop dans leur jeu ou alors ils ne veulent pas que je participe.

Se levant précipitamment, la fillette alla ranger son bateau pour cacher son air triste. Mais Luke n'était pas dupe, aussi il dit tout en berçant Alia :
- je n'ai pas pris le temps de prendre mon petit déjeuné, tu veux qu'on mange ensemble avant que tu ailles en classe ? On pourra parler rien que tout les deux.
- Je n'ai pas faim papa, je vais m'habiller et revoir mes leçons.
- Ah non jeune fille tu ne voudrais pas vexer ta maman ! Elle a fait de bonnes gaufres avec de la crème chantilly et quelques fraises tu vas te régaler.

- Je préfère un toast avec de la confiture fit Miranda avec une moue boudeuse.

- Bon si tu veux, je mangerais tout se que maman à fait pour ne pas qu'elle soit vexée.
- Bon d'accord fit Miranda à contre cœur, mais je refuse de parler de l'école, je sais que maman et toi vous êtes inquiet mais tout va bien.
- Comme tu veux mon ange, de toute façon j'ai trop faim pour parler.

Luke ne voulait pas la brusquer, mais le fait de ne pas pouvoir lui rendre son sourire lui faisait beaucoup de peine. S'entend la petite Alia s'agiter dans ses bras, il la posa sur le sol et dit :
- Voilà ton bibi mon bébé d'amour, je vais aller rejoindre ta grande sœur pour m'assurer qu'elle mange avant d'aller en classe soit sage maman va arriver.

Comme Miranda l'avait souhaité, Luke ne parla pas de l'école à sa fille. Il se contenta de lui proposer une sortie, mais elle déclina l'invitation prétextant avoir beaucoup de devoirs, avalant sa tartine à toute vitesse, elle finit par partir se préparer pour l'école.

Une fois Miranda partie, Luke alla voir ou était sa femme. Il avait remarqué qu'elle aussi était attristée parce que ce qui se passait à l'école de sa fille. Dès sa naissance, elle avait eu cette crainte que son enfant grandisse seule et sans amis et voilà que ses peurs se réalisaient.
- Il est parfois dur de se faire des amis tu en sais quelque chose dit-il tendrement.
- Oui je sais, mais je m'en veux si j'étais plus confiante, elle aurait moins peur.

Luke la regarda avec tendresse et dit alors :
- tu as tort et tu le sais. Les enfants grandissent et doivent subir des épreuves, c'est ce qui les aidera à devenir des adultes. On ne peut pas tout leurs épargner. Quand elle aura confiance en elle, je suis sur que tu l'entendras te parler des nombreux amis qu'elle a.
- Tu crois ? Fit Zoila sceptique.
- J'en suis sur ! Elle a peur d'aller vers les autres car le monde est cruel pour elle, de nos jours, il n'est questions que d'apparences et de préjugé et croit moi,même que je suis terrien j'ai connu ça et j'ai appris à y faire face. Que l'on soit : petit, grand, gros ou mince, pour la société d'aujourd'hui on ne sera jamais comme ils veulent...

Les jeunes parents prirent place sur le siège le plus proche et continuèrent à parler :
- je ne croyais pas que ça serait aussi difficile d'être parent avoua la brune. Je veux dire... On ne peut pas intervenir si on bouscule notre enfant, on ne peut pas aller les disputer et dire « tu vas la laisser » « regarde là, elle est comme toi, tu vois bien que tu lui fais de la peine... »
- Et non fit Luke émue, sinon ça serait trop simple, mais croit moi avec la surprise que lui réserve, elle oubliera vite tout ça.

Zoila qui ne savait toujours pas d'où il voulait en venir avec sa surprise n'y teint plus et l'interrogea :
- quelle surprise ? Tu refuses toujours de me dire de quoi il s’agit et je t'avoue que ça commence à obséder.
- Tu m'as donné carte blanche je te rappelle fit un Luke amusé.

Zoila poussa un soupir mi-déçu, mi-amusée devant l'air taquin de son mari. Heureusement, il y a toujours un peu de soleil dans le cœur de chacun pour passer outre les moments difficiles;
- Tu ne veux pas dire ton secret à ta femme chérie ?
- Hum j'hésite... c'est que je ne peux pas faire machine arrière dit-il amusé.
- Allons ça ne doit doit pas être si grave que ça ?
- Disons que c'est animal avoua son mari, un animal que Miranda adore.
Écarquillant les yeux, Zoila s'exclama :
- Oh non ne me dit pas que tu vas lui prendre un mouton !
- Non fit-il hilare. Elle aime un autre animal, enfin depuis peu...
- Franchement, j'ai honte, mais je ne vois pas de quel animal tu parles.
- Il est chez nous depuis ce matin.
- Quoi ! Mais je n'ai rien vu, ni entendu !
Luke rit de bon cœur devant l'air surpris de sa femme et avoue :
- je me suis levé tôt ce matin pour aller le chercher à La Spa.
- Et si tu me montrais cet animal dont je vais devoir m'occuper quand ma fille sera à l'école ?
- Tu m'en veux ?
- Non si ça peut rendre le sourire à Miranda, j'aurai même pu accepter un mouton....

N'y tenant plus Luke conduisit sa femme dans la pièce vide de la maison. Personne n'y mettait les pieds étant donné qu'elle n'était pas meublée. Aussi avait-il cru bon d'y faire un endroit pour mettre le chaton. Ainsi, il ne risquerait pas d'abîmer le mobilier et c'était aussi l'endroit idéal pour que Miranda ne se rende compte de rien .
- Voilà ma chérie je te présente le nouvel ami de notre fille.
- Un chaton comme ami ?
- Chez nous on dit que le chien et le meilleur ami de l'homme et c'est un peu le même cas pour les chats.
- Tu crois ?
- Oui, ne t'inquiète pas, je suis sur qu'en s'occupant d'un petit animal notre fille s'ouvrira aux autres, elle se fera vite des amis tu verras.

Ravis Zoila se jeta dans les bras de son époux et l'embrassa avec ferveur, puis tout contre ses lèvres elle murmura :
- je t'aime mon Luke, tu es toujours là pour nous que ferais-je sans toi.
- Oh tu seras moins ravi si ce petit chat abîme les meubles.
- On en reparlera dit-elle tout en s'empressant de l'embrasser.

En fin d'après-midi, Miranda rentra et alla se réfugier dans la salle de jeu. La journée avait été riche en connaissances en ce qui concerne l'école, mais remplit de tristesse et de solitude en ce qui concerne le reste . Elle avait pourtant essayé de parler à une petite fille qui ne semblait pas apeurée par son apparence, mais aucun mot n'était sorti de sa bouche. Aussi, elle avait préféré prendre ses jambes à son cou pour partir se cacher dans les toilettes des filles.
- Je suis vraiment une idiote, pourtant j'ai bien vu qu'elle n'arrêtait pas de me regarder, j'ai presque cru qu'elle voulait être mon amie, mais je n'ai pas réussi à dire un seul mot, soupira la fillette en fermant les yeux morts de honte.

Miranda resta un moment à pester contre elle-même puis elle dit tristement :
- je vais m'accrocher à la seule chose qui me tient à cœur l'école. J'adore apprendre tout ce qui concerne cette planète. Tout semble si beau et il y a toujours quelque chose à découvrir.
- Les études c'est bien fit la voix de Zoila. Mais avoir des amis aussi tu ne crois pas ?

 Miranda reconnaissant la voix de sa mère se plaqua un sourire de circonstance sur les lèvres et dit :
- mais j'ai essayé, seulement je ne suis pas douée :
Puis s’apercevant que sa maman avait une petite boule de poils dans les mains, elle s'écria :
- Oh maman ! C'est un petit chat ?
- Eh oui ! dit Zoila amusée.

Oubliant subitement sa journée, Miranda n'eut d'yeux que pour la petite boule de poils :
- Oh regarde maman, il me fixe avec insistance tu crois que c'est normal ?
- Peut-être qu'il t'a choisi suggéra la maman.
- Choisi ?
- Pour être son ami dit Zoila mi-sérieuse, mi-amusée.
- Tu crois ?
- Essaye de le prendre pour voir.

La petite fille hésita, donc sa mère l'attira plus loin et posa le chaton au sol. Intrigué l'animal fit le gros dos, puis en voyant l'enfant lui faire des gestes pour l'attirer il poussa un petit miaulement.
- Oh regarde, il a peur, ce n'est pas facile pour lui on ressemble à des géants !
- Euh oui fit Zoila en espérant que sa fille ne perde pas son sourire devant l'air craintif du chaton.
- Viens me voir petit ! Fit une petite fille ravie.
- Donne-lui du temps suggéra la jeune maman.
- Je peux lui trouver un nom ?
- Oui évidemment ! Fit Zoila rassuré que sa fille ne s'offusque pas devant l'attitude du chat.
- " Magique" car c'est mon premier ami et cette journée si mauvaise et soudainement magique.
- ça lui va bien fit une voix masculine que l'enfant connaissait bien . Je savais qu'il allait te rendre ton joli sourire. Je peux avoir un bisou ?

Aussitôt demandé, aussitôt exaucé. La fillette courut pour se jeter dans les bras de son père ravis.
- Merci mon petit papa ! Je suis trop contente ! Magique et le plus beau chat du monde entier !
- De rien ma princesse, je suis content de te voir enfin heureuse !
- Je peux aller voir mon chaton ?
- Va ma toute belle ! Mais doucement un chaton c'est fragile.
- Promis mon petit papa !

L'enfant passa vite du coq à l'âne, elle en oublia presque la tristesse qui quelques instants plutôt la hantait encore. Il ne lui fallut pas longtemps pour amadouer le petit animal et très vite, il se laissa prendre.
- Oh comme tu es doux mon petit Magique ! Allez viens-je vais vite te présenter ma petite sœur et après on ira visiter la maison.

La tristesse d'une petite fille passe vite quand l'espoir remplit son cœur. Le reste de la journée se passa dans la joie et la bonne humeur, un animal apporte beaucoup et quoi qu'il arrive, il vous aimera toujours sans conditions et Miranda l'avait bien compris.

 Luke était heureux d'avoir retrouvé une petite fille souriante et heureuse. Après un repas familial, il lui fit la lecture dans son lit.
- Je suis contente de dormir avec maman dit la blondinette. Dommage que Magique ne puisse pas venir dans le lit.
- Non mon cœur, un chat ne doit pas partager notre lit.
- Promis, j'ai seulement hâte d'être à demain pour jouer avec lui.

- Tu devras aller en classe répondit-il après un moment d'hésitation.
- Oh bien sur ! Mais je n'ai plus peur tu sais ! Mon nouvel ami me rend forte, je dois le protéger donc, je saurais me défendre aussi .
- Je n'en doute pas chérie, mais promets moi de nous en parler quand tu es triste. Tu sais garder tout en soi n'est pas bon.
- Promis !

Le papa écouta encore un moment sa fille lui parler de son nouvel ami, puis il se mit à lui lire l'histoire du chat botté qui l'émerveilla.
Sa passion pour Magique avait rempli son cœur de joie pour le plus grand bonheur de Luke et Zoila.
- Il sera aussi fort magique marmonna l'enfant à moitié endormi.
- Je n'en doute pas fit le papa amusé devant sa fille qui dormait à moitié.

- Papa ? Demanda la fillette mi-réveillé, mi-endormi.
- Oui ma puce ?
- Je voudrais bien qu'on sorte tous les 4 c'est possible ?
- Oui mais après l'école.
- Et les devoirs !
- Évidemment les devoirs....

Miranda s'endormit aussitôt et elle allait certainement faire de merveilleux rêves. Attendri, Luke regarda l'enfant dormir et dit à sa femme :
- alors ai-je eu une bonne idée ?
- Une merveilleuse idée fit Zoila soulagée .
- Ou irons-nous demain ? Demanda-t-il sans quitter la blondinette des yeux.
 - On pourrait profiter des derniers rayons de soleil pour emmener les filles à la plage, mais seulement après mon travail mon chéri.
- Ah oui c'est vrai tu reprends demain !
- Ne t'inquiète pas, nous sortirons tard, mais on se fera cette sortie . Pour une fois que notre fille veut quitter la maison sans traîner les pieds.

Zoila regarda père et fille attendrie, ce lien qui les unissait était unique et elle espérait de tout cœur que rien ni personne ne le brise un jour. Cela allait lui faire mal de quitter sa petite famille pour reprendre le chemin du travail, mais elle comptait tout faire pour gravir les échelons et avoir des horaires plus flexibles.

 La reprise du travail se fit normalement pour Zoila, très vite les techniques de cuisines lui revenèrent en mémoire et c'est avec plaisir que la journée passa. Comme promit à sa fille, Luke les emmena malgré l'heure tardive à la plage. Chacun était content de sortir un peu de leur maison aussi confortable soit-elle.

Luke et Miranda décidèrent d'un commun accord à se défier au lancé de frisbee, ni la fille, ni le père ne savaient vraiment jouer, mais seul le moment passé ensemble comptait et c'est dans la joie et la bonne humeur qu'ils jouèrent durant de longues heures sans s'améliorer pour autant.
- Tu y étais presque papa fit la blondinette amusée.
- Oh je le sais bien mais que veux-tu, il m'a glissé des mains !
- Tu vas-y arriver courage dit-elle moqueuse.

Zoila quant à elle profitait qu'il fasse encore chaud pour se détendre dans l'eau en jouant avec Alia :
- tu aimes faire « plouf » dans l'eau mon bébé ?
- Oui mama, Alia aime l'eau.
- Tu es un vrai petit poisson mon bébé, tu le dis à maman si tu as peur.
- Moi pas peur, moi grande dit la petite amusée.

 On a parfois besoin de peu pour être heureux. Le rire d'un enfant, un moment passé avec ceux que l'on aime . Un moment aussi insignifiant soit-il peut tout changer...

Rien ne compte plus que les moments passés avec ceux que l'on aime, et cela peut attirer bien de la jalousie et envier bien des gens …

La jalousie et la pire des choses, les personnes jalouses peuvent faire croire à n'importe qui les pires mensonges, du moment que cela leur procure un bien-être intérieur, elles se moquent royalement des conséquences, même si pour cela il faut briser la joie et le cœur de bien des personnes...

On dit souvent que l'on sera là, toujours là pour ceux que l'on aime, qu'on ne les laissera pas, que quoi qu'il arrive on restera... mais quand la jalousie nous ronge plus rien ne compte à part ce désir de faire le mal, de se venger.

La petite famille était loin de se douter que non loin de la Samuel les observait en silence. Ce n'est pas l'envie de vengeance qui le rongait, mais plutôt la jalousie est surtout la honte. Il aurait voulu être là à la place de Luke. Il aurait pu tout avoir s'il avait su saisir sa chance au lieu de penser à l'argent à l'époque... Luke avait aimé Zoila dès le début sans arrière-pensées contrairement à lui...

« Je t'aime Zoila et pour ton bonheur, il faut que je mette fin à tout cela une bonne fois pour toute pensa-t-il sans arriver à les quitter des yeux. »

Samuel était tellement absorbé par Zoila qui ne vit pas Luke arrivé. Ce dernier était hors de lui et sans lui laisser le temps de parler, il dit amer :
- mais qu'est-ce que tu fais là à regarder ma femme comme un pervers !
- Luke... je …
- Vas-y donne moi une bonne raison avant que je te mettes mon poing dans la figure !
- Je suis passé chez vous et comme je ne vous ai pas vu, je me suis dit que vous êtiez peut-être sorti avec les filles... Je... je voulais voir ma fille mentit-il.

Luke septique resta sur la défensive et dit toujours méfiant :
- le téléphone existe tu sais ! Et ça ne te donnes pas le droit de poser tes yeux de la sorte sur ma femme !
- Je … calme toi, que crois-tu que les petites vont penser si tu me mets un poing dans la figure .
- Il a raison intervient Zoila . Tu devrais rentrer avec elles, il fait un peu froid. Je m'habille et je vais parler à Samuel ne t'inquiète pas je rentrerais aussitôt.
- Je ne sais pas fit Luke soudainement nerveux.
- Je ne compte pas partir d'ici promit.
- Bien d'accord, si tu mets une main sur ma femme je ne réponds plus de moi sermonna Luke avant de partir rejoindre les filles.
- Attends-moi j'arrive fit Zoila à l'intention de Samuel en prenant ses vêtements pour se changer dans le cabanon non loin de là.

Une fois habillé, Zoila alla rejoindre Samuel. C'est sur un ton pas plus amicale que celui de son mari qu'elle se mit à lui parler :
- qu'est-ce que tu veux réellement Samuel ?
- Je... Je voulais te parler avoua-t-il estimant qu'il lui avait déjà trop menti.
- Je t'écoute dit-elle sèchement.
- Tu es obligé de me parler de la sorte ?
- Tu espèrais pas que je t'accueille les bras ouverts après tout ce que tu nous fais subir ?
- Je... Je sais que je mérite ta colère... Mais je suis venu faire amende honorable.
- Je ne comprends pas ? Qu'entends-tu par là ?

Samuel avança sur le sable sans oser affronter le regard de la femme qu'il aime. Malgré les menaces de Dolorès, il ne pouvait plus mentir, il n'y arrivait plus... Aussi sans se retourner, il dit honteux :
- je t'ai menti Zoila , depuis tout ce temps, tout ce que je te dis n'est que mensonges.
- De quoi parles-tu ?
- Oh tu es assez intelligente pour le deviner non ?
- Franchement non, ou plutôt je veux te l'entendre dire de vive voix dit-elle perdu.
- Est-ce que j'y suis obligé ?
- Tu me dois bien ça non ? Tu as fait de ma vie un enfer toi qui prétendais m'aimer ! Dit-elle sèchement et pressé qu'il dise tout haut ce qu'elle n'osait s'avouer.

Le cœur de Samuel se serra, il savait qu'il avait tout gâché. Aussi pour ne pas laisser paraître la tristesse sur son visage, il se tourna et laissa place à la colère :
- tu n'es pas bête à ce point non ! Je t'ai menti, je n'ai jamais couché avec toi ! Jamais il n'y a jamais rien eu à part ce bref baiser ! Dolorès a tout manigancé pour récupérer Luke ! Voilà contente ?
- Tu veux dire que Alia et la fille de Luke bafouilla Zoila perdue.
- À moins que se soit celle du saint espris oui ! Siffla le jeune homme entre ses dents.
- Mais pourquoi avoir fait ça dit-elle ?
- Je ne sais pas dit-il la voix remplit de honte . Dolorès peut être persuasive quand elle le veut... Mais si j'ai fait ça c'est parce que je t'aime se défendit le jeune homme.

Zoila eut un rire amer et dit du tac au tac :
- M'aimer tu te moques de moi ! Comment peux-tu parler d'amour alors que tu as failli me faire tout perdre ! Rien que pour cela je devrais te détester. Mais je te plains tu es un monstre Samuel ! Je te souhaite un jour de vivre ce que j'ai vécu et tu pourras enfin comprendre !
- Crois-le ou non, mais je suis aussi une victime dans cette histoire. Dolorès est loin d'être une Terrienne ordinaire elle a de grands pouvoirs !

Samuel ne voulant pas en rester là ajouta :
- je te jure c'est-une sorcière et avec ces filtres et ces sorts elle fait ce qu'elle veut des gens et...
- Oui je vois qu'elle a su faire de toi son pion, mais avec moi ça ne marche pas.
- Elle se vengera, elle te voue une haine incroyable et...
- Qu'elle vienne, je n'ai plus peur s'est fini ! Mais toi ne mets plus jamais un pied chez moi ! Tu es aussi horrible qu'elle ! Tu parles d'amour, de sentiments, mais tu te laisses manipuler... Tu me déçois si tu m'avais réellement aimé, tu te serais battu pour moi, pas contre moi...
- Attends-je...
- Laisse-moi, je vais rejoindre ma famille. Celle dont tu ne feras jamais partie.

 Jouant le tout pour le tout, Samuel attira de force Zoila et l'embrassa sauvagement.Il avait honte, mais il l'aimait sincèrement et s'il avait fait tout ça c'était pour elle. Il aurait tout donné pour avoir la place de Luke, mais aujourd'hui il le regrettait.

Zoila lui donna une gifle magistrale, elle bouillonnait intérieurement. Elle ne pouvait pas croire qu'il espère qu'elles répondent à ses avances après tout ce qu'il avait fait ou laissé faire.

Zoila le repoussa et dit :

- Mais tu joues à quoi là ! Non mais je rêve ! Tu croyais quoi ? que j'allais te pardonner ?
- Je t'aime Zoila, s'il y a une chose sur laquelle je ne t'ai jamais menti c'est bien celle-là.
- Mais moi je n'aime que Luke et il va falloir te faire une raison !
- Pourtant ce fameux jour dans le bar, tu m'avais embrassé de ton plein gré et...
- Je ne savais rien de l'amour... Et puis franchement Luke est l'homme de ma vie, je l'ai vite compris.

 Samuel resta sans voix, il savait qu'il avait perdu. C'était fini, il ne pouvait pas continuer à essayer d'avoir l'amour de Zoila, comme elle ne l'avait jamais aimé. Zoila s'en voulait mais en même temps, elle se sentait enfin libérée . Jugeant qu'ils en avaient fini, elle partit en courant, elle se sentait libre, peu importe les menaces de Dolorès, elle avait enfin récupéré sa famille et quoi qu'il arrive, ils y feront face ensemble...

Voici ma nouvelle histoire : Entre deux mondes

Résumé :

Est-ce qu'une vie meilleure nous attend ailleurs ? Quand on a tout perdu comment refaire surface ? Je n'ai plus la force de continuer et encore moins la force de sombrer.
Je voudrais rêver, être choyé, protégé.
Je fais comme si tout était normal.
Mais au fond de moi j'ai tellement mal.
Derrière mes larmes et mon sourire
Je cache mes peurs d’un avenir
Car j'ai peur de croire au bonheur.
Peur de faire des erreurs.
Mais voilà qu'un jour tout ce que je déteste fera de mon monde : un monde à part, un monde à nous.
Dois-je franchir la frontière qui nous sépare ?

A lire ici : Entre deux mondes

Quelques jours sont passés depuis l'anniversaire des filles et de Luke, Une petite routine s'est installée dans le foyer. Ils auraient pu vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, ce ne fut pas le cas. Luke et Zoila étaient prêts à faire des efforts pour Alia, à la condition que Samuel ne gâche pas tout.

Zoila peignait de plus en plus pour son plus grand bonheur. Cela commençait à ramener pas mal d'argent, ce qui la réjouissait, Luke aurait moins de soucis en tête. Il voulait tellement prendre soin de sa famille que parfois il avait tendance à travailler trop.

La petite Alia était de loin la plus chanceuse de tous. Elle grandissait paisiblement comme toutes les petites filles de son âge. Aimée de tous, elle apprenait tranquillement le language et la marche pour le plus grand plaisir de ses parents. Le temps passe tellement vite, la fillette insouciante deviendra une enfant et tôt ou tard elle se posera bien des questions...

Mais aujourd'hui, c'était un grand jour pour Miranda. En effet, c'était son premier jour de classe et bien qu'elle essayait de dormir pour ne pas trop y penser son esprit ne faisait que la torturer avec ses peurs.

Miranda aurait préférait rester au lit, mais elle se leva à contre coeur.
 " j'aurais aimé ne pas être obligé d'y aller pensa-t-elle malheureusement l'école est obligatoire d'après maman... Je sais que je ne vais pas me faire d'amis, je serai juste un animal de cirque pour les autres enfants."

Paniquée, la fillette resta immobile devant son lit, elle ne voulait pas inquiéter ses parents, ils étaient déjà bien occupés entre le travail et sa petite soeur.
" Je suis grande, tant pis si je suis seule, mais il est hors de question d'inquiéter maman, elle semble toujours soucieuse quand elle est seule et qu'elle croit que personne ne la regarde..."

C'est donc la boule au ventre que Miranda prit le car en direction de l'école primaire. Elle espérait secrètement que l'école soit fermée ce qui bien sûr ne sera pas le cas....

Mais le calme est souvent suivi d'autre chose... De peurs, d'épreuves... Après le départ de sa fille pour l'école, Luke qui essayait d'écrire fut en panne d'inspiration. Aussi, après avoir payé les factures, il consulta ses emails et tomba sur un message de son cousin. Nerveux, il hésite un moment avant de l'ouvrir. Il aurait pu le mettre directement dans la corbeille, mais la raison lui fit prendre la décision d'ouvrir le message.

 D'une main tremblante, il ouvrit le message et lu à haute voix :

" Luke,
Je sais que tu ne dois pas être de bonne humeur en lisant mon message, mais voilà je veux voir ma fille. Je ne suis pas un exemple de père, mais n'ayant pas connu le mien, j'estime qu'il faut que je sois présent pour Alia. Au cas où tu ne le voudrais pas, je serai obligé de me tourner vers ta femme ou vers les autorités compétentes. Je ne veux pas en arriver là, mais je ne veux pas non plus perdre les plus belles années avec mon enfant.
Si tu es d'accord rejoins-moi en fin d'après-midi où nous pêchions quand nous étions enfants. J'y passe tous les jours.

Samuel  "

 C'est donc pas de gaîté de cœur que Luke se rendit au lieu-dit. Il aurait voulu prendre le temps de s'y préparer, mais malheureusement ce n'est pas en repoussant au lendemain ce qu'il doit-être fait que ça ira mieux.

Luke arriva donc le premier assez nerveux. En temps normal, il adorait ce lieu, là il voulait en finir au plus vite pour rentrer rejoindre sa femme et ses filles.
« j'espère qu'il fera vite et qu'il ne cherchera pas d'histoire. Je ne suis venue pour Alia et bien qu'il soit son père, lui et moi nous ne serons plus jamais proche comme nous l'avons été. pensa-t-il nerveusment. »

Quand Samuel arriva, il n'avait pas l'air plus sur de lui que son cousin. Les mains moites, le cœur qui bas fort dans sa poitrine, il s'avança vers le blondinet et dit d'un ton neutre :
- bonjour Luke.
- Salut Samuel dit Luke en essayant de ne pas se fâcher.
- Je... Tu sais pourquoi je suis là ?
- Évidemment dit Luke du bout des lèvres. Tu veux passer du temps avec ma... Ta fille ?

De plus en plus nerveux , Sam bafouilla :
- enfin... Oui techniquement elle est ma fille, donc je...
- Tu as un sacret culot de me dire ça en me regardant dans les yeux !
- Je... Pardonne-moi s'il ne sagissait que de moi... Enfin il y a Alia, c'est important qu'elle sache qui je suis non ?

Luke regarda sans cousin sans dire un mot. Il n'avait pas entièrement tort, mais en même temps, cette soudaine envie d'être proche de son enfant, n'annonçait rien de bon.
- Et pourquoi maintenant demanda-t-il ?
- Je... Eh bien je te l'ai dit... je fais ça pour la petite.
- Tu n'as pas une autre idée derrière la tête ?
- Pourquoi penses-tu directement à mal ?
- Parce que je te connais cousin dit-il d'un ton sec, je sais très bien que l'argent t'a toujours plu !
- Qu'est-ce que la petite me rapporterait ? demanda-t-il un peu énervée que Luke lui fasse des reproches. Elle est humaine du moins extérieurement dit Sam avec un peu d'hésitation.

Ce fut plus fort que lui, Luke explosa :
- comment ça extérieurement ! Alia est tout ce qui est de plus humain !
- Mais on ne sait pas, elle n'a pas fini de grandir dit Sam malgré lui.
- Je ne sais pas ce qui me retient de te mettre mon poing dans la figure !!

- Calme toi ! voyons supplia presque Samuel. Je suis un peu maladroit, mais je n'ai pas de mauvaises attentions...

- J'espère bien ! Car si tu touches un seul cheveu de ma femme ou de mes enfants....

- Je ne compte pas nuire à ta famille dit sincèrement le cousin de Luke.

Se calmant, Luke dit :

- Je ne te laisserai pas faire de toute façon. Je comprends que tu veuilles voir Alia et sache que ni Zoila, ni moi on te l'interdira. Cependant, elle restera avec nous jusqu'à ce qu'elle ait l'âge de prendre ses propres décisions.

- Tu veux dire que tu accepteras qu'elle vive avec moi si elle le décide ?

Luke fit signe à Samuel de le suivre et après avoir pris place sur un siège, il répondit :

- Je ne veux pas me séparer d'aucun de mes enfants, mais je ne peux pas lui cacher ton existence. J'aime Alia à mes yeux elle est ma fille tout comme Miranda. Et si tu l'as fait souffrir tu auras affaire à moi.

- Je ...

- Je ne plaisante pas, ce n'est pas un moyen de gagner de l'argent en vendant ton histoire à un journal du coin ?

- Non je te le jure dit Sam tout en se tortillant sur son siège mal à l'aise.

- Bien admettons que je te crois ...dans un premier temps, vous,vous verrez chez moi avec la petite. C'est à prendre ou à laisser.

Les deux cousins parlèrent un moment à parler de choses et d'autres à mettre au point pour Alia et le bien-être de chacun. Puis Sam reçut un message et dit alors :

- Bon je vais y aller cousins des choses à faire. On s'appelle ?

- Pas de problème.

Le reste de la journée passa rapidement. C'était bien calme dans la maison. Une fois l'école terminée, Miranda alla s'enfermer dans sa chambre.

Elle avait passé une dure journée et elle était bien contente de se réfugier enfin dans sa chambre .
- Je n'en peux plus ! S'exclama-t-elle. Tous ses yeux braqués sur moi, un vrai cauchemar . Je ne veux plus y aller !

Zoila qui avait vu la mine défaite de sa fille en sortant de la chambre d'Alia, alla tout de suite voir de quoi il en est. Après avoir frappé à la porte, elle entra et dit d'une voix douce :

- Coucou ma chérie, je ne t'ai pas entendu rentrer de l'école. Tout va bien ?

- Oui maman.

- Tu es sur ?

- Je...je suis fatiguée mentit-elle.

Zoila n'était pas dupe, mais elle ne voulait pas brusquer sa fille. Aussi fit-elle semblant de ne rien remarqué et elle dit :

- Tu as de la chance, tu es très courageuse.

- Courageuse ? Pourquoi dis-tu ça maman ?

- Et bien, tu as réussi à aller à l'école, malgré ta peur. Moi j'ai eu très peur en arrivant sur Terre...

- Tu n'es pas née ici ?

- Non ma chérie... Tu sais quand je suis arrivée, il n'y avait que moi avec cette apparence.

- Pourquoi ? Elle te déplait ton apparence ? Demanda Miranda d'une petite voix.

Zoila voulant bien choisir ses mots grimaça et finit par répondre :

- Et bien, ce n'est pas exactement cela. En fait ce qui me gênait c'est le regard des gens.

- Ils te regardaient aussi comme si tu venais d'une autre planète ?

- Mais je viens d'une autre planète dit la maman mi-sérieuse, mi-amusée.

- Je n'aime pas leur façon de me regarder confessa l'enfant. Ils se sont tous mit en cercle autour de moi à la récréation... Mon institutrice a donc demandé que je me présente, mais aucun mot n'est sorti de ma bouche.

- Je vois fit Zoila touchée par la peine qu'elle lisait sur le visage de sa fille. Mais tu ne dois pas avoir peur, même si tu étais comme papa, on accueille toujours les petits nouveaux de la même façon.

-Tu crois ?

- Oui j'en suis sûr et puis fait de ta différence ta force. C'est ce que j'ai fait.

-Tu as fait comment maman ?

- J'ai pris confiance en moi et je leur ai montrée que je suis comme eux. Puis, j'ai rencontré ton père et à ses yeux je me suis senti la plus jolie femme au monde.

- Tu es belle maman, il a raison papa !

- Alors, tu es tout aussi belle, tu ne crois pas ?

- Oui maman dit Miranda en se jetant dans les bras de cette dernière. Je t'aime !

- Je t'aime encore plus mon ange.

Après avoir réconforté sa fille, la jeune maman alla s'isoler un peu dans la chambre conjugal. Elle espérait que sa fille se fera vite des amis, ainsi elle pourra passer au-dessus des moqueries en tout genre.

- Tu as l'air bien songeuse fit Luke en rentrant dans la pièce. Quelque chose ne vas pas ?

- Oh non, je ne crois pas que ce soit bien grave. Miranda n'a pas eu une bonne journée à l'école ...C'est dur de ne pas être comme les autres.

- Et toi, ton entrevue avec ton cousin c'est bien passé ? L'interrogea Zoila craignant sa réponse. J'ai vu ton mail ...

- Et bien, on va dire que pour le moment ça va, mais l'avenir me fait un peu peur...

- Il en voudra toujours plus n'est-ce pas ?

- Je le crains...

Se levant pour faire face à son compagnon, Zoila l'attira à elle et l'enlaça avec tendresse :

- Mais, nous serons toujours plus fort à deux.

- Oui, mais si Alia décide un jour d'aller vivre avec son vrai père...

- Elle n'en fera rien j'en suis sur...

- Si au moins tu avais le don de le savoir...

- Malheureusement non, mais je suis une maman et les mamans ressentent ses choses là.

Attendrie par l'amour et la tendresse de son épouse, Luke lui caressa le visage et dit :

- Oui tu as s'en doute raison, je ne vais pas miner le morale de tout le monde. En ce qui concerne notre fille Miranda, je suis sûr qu'elle se fera des amis et si tu le permets j'ai une idée de cadeau qui pourrait lui remonter le morale.

- A bon ? C'est quoi ?

- C'est-une surprise dit-il taquin.

- Je veux bien te laisser carte blanche, à la seule condition, c'est que tu m'embrasses.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Luke embrassa sa femme avec passion, mit dans un coin de sa tête ses doutes. Après tout, à deux ils seront toujours plus fort. Il était sûr qu'au fond de lui que Samuel faisait tout ça par jalousie. Leur portrait de famille lui faisait certainement envie ? S'ils l'accueillaient au saint de leur famille, peut-être qu'il changera de comportement ? C'était une chose à envisager et seul l'avenir leur dira ce qu'il se passera.

Certains se rassurent pour un avenir plus serein. Mais d'autres fulminent dans leur coin. La vengeance, l'envie d'arriver à nos fins, nous fait parfois devenir quelqu'un d'autre. Plus rien ne compte à part cette envie d'arriver au but ultime.

Toujours aussi envieuse, Dolorès avait décidé de mettre toutes les chances de son côté pour gagner sa « bataille ». Voilà des mois qu'elle manipulait Samuel et voilà qu'il avait eut un enfant avec Zoila. Malheureusement, la jeune sorcière n'avait pas prévu que Luke lui pardonne aussi facilement.

- Quel idiot ce Luke, si je ne l'aimais pas je le transformerais en crapaud.

Persuadé qu'il avait une potion pour avoir ces bonnes grâces, elle chercha une solution dans son grimoire.

- Tu vas faire quoi ? Transformer Zoila en souris ?

- Oh tiens Samy chéri déjà de retour ?

- Ai-je le choix ?

- Non dit-elle amusé. Et puis, tu es papa, tu devrais être heureux non ?

Samuel ne répondit pas, il ne voulait pas faire plaisir à Dolorès en lui confiant ses états d'âme cela lui ferait trop plaisir de savoir qu'il était mal vis-à-vis de son cousin.

- Alors, tu as perdu ta langue ?

- J'ai fait ce que tu m'as demandé, tu devrais être heureuse ?

- Oui, mais bon ça ne m'amuse pas trop... Luke est trop bête, il me déçoit...

- Tu t'attendais à quoi ? Qu'il quitte femme et enfant ? Franchement tu es pathétique! Ils s'aiment et ça tu ne peux pas le comprendre.

Devant la franchise de Samuel, Dolorès blêmit.

- Parce que tu te crois mieux que-moi ! Siffla-t-elle entre ses dents.

Samuel explosa et dit d'un ton amer :

- Je suis devenu ainsi par t'a faute ! Tu es toujours là à me menacer, mes dettes sont la seule raison pour laquelle je suis ton « toutou ».

- Rien ne te retiens ! A part ce petit morceau de toi et Zoila, voilà la vraie raison dit Dolorès méchante. Tu aimes cette petite idiote et tu es prêt à tout pour elle, dans le fond tu es comme-moi ! Si ce n'est pire, tu as passé la nuit avec elle alors que je lui avais fait boire mon élixir de sommeil.

- Tu es folle ma pauvre Dolorès, c'est fini ! Fait ce que tu veux de moi, mais je ne compte plus faire souffrir qui que ce soit pour tes beaux yeux !

- Bien dit-elle lasse, part et ne reviens jamais !

Samuel allait partir , quand il ajouta :

- Il ne t'aimera jamais, même si tu lui enlèves tout ce qu'il aime sache le.

Dolorès encaissa le coup et garda le silence.

Une fois seule, Dolorès ravala ses larmes de rage et se dirigea vers son chaudron,

- Je trouverai un moyen, il y a forcément le moyen de me venger, même si pour cela je dois y passer tout le restant de ma vie.

Et après avoir cherché encore et encore, elle leva les mains dans un signe de victoire et dit :

- Si je ne peux pas être heureuse, elle non plus ne le sera pas... Ce lien qui vous uni, je le briserai quoi qu'il m'en coûte !

Ainsi fu prononcé cette promesse et Dolorès comptait bien réussir sa mission.

Le temps passe plus vite que l'on ne le voudrait et malgré la joie que peut ressentir chacun à un moment donné, il reste les doutes, les peurs... Les doutes d'un avenir heureux, les doutes qui nous rongent quand on sait que plus le temps passe et plus il faudra se résoudre à prendre des décisions. La peur de tout perdre....

Il faut parfois faire des choix et les bons et plus vite qu'on le voudrait. Et Zoila en tant que mère se devait d'être plus courageuse que quiconque. Elle devait être forte pour son mari, pour ses filles.
- Tu y arriveras ma fille, rien ne vaut la force d'une mère, une mère peut déplacer des montagnes pour le bien de ses enfants. Intervint la maman de Zoila pour la première fois depuis si longtemps.
- Maman, pardonne-moi d'avoir... de pas t'avoir contacté depuis tous ce temps...
- Tu avais besoin de te retrouver seule avec toi-même. Je ne t'en veux pas de ne pas avoir voulu me parler.
- Tu sais tout ?
- Oui le bébé, ton mariage...
- Et pour Sam ? demanda Zoila avec difficulté.
- Oui répondit timidement la voix de la mère de Zoila.
- Tu as honte de moi ?
- Non mon ange, on est promise dès notre naissance sur notre planète, il n'y a pas de sentiments. Tu as le droit à l'erreur et je sais que tu regrettes amèrement ton acte.

Zoila eut un poids en moins sur ses épaules, sa maman ne lui en voulait pas et c'était vraiment très important à ses yeux.
- Merci maman, je regrette tous les jours d'avoir agi ainsi. Mais Luke dit que cela appartient au passé. Mais nous savons toi et moi que le passé nous rattrape toujours.
- Que veux-tu dire ma chérie ?
- Alia grandit ce-soir, Miranda et Luke également. Nous allons franchir une autre étape dans notre vie. Et Alia n'étant pas … la vraie fille de Luke, tôt ou tard nous devrons lui dire et je pense qu'il faut...
- Dire à son vrai père qu'il a une fille ?
- Oui maman, Luke pense qu'il faut attendre mais moi...
- Alors il faut suivre ton cœur ma Zoila.
- Oui même si ça doit tout changer...

Aussitôt dit, aussitôt fait. Après avoir remercié chaleureusement sa mère , Zoila décida qu'il était temps d'avoir un tête à tête avec Samuel. Ayant appris son retour en ville, elle décida donc d'aller le voir chez lui. Bien sûr cette fois elle ne rentrera pas.

« je n'ai vraiment pas envie de revivre cette malheureuse expérience. Surtout si Dolorès est dans le coin. »

Après avoir sonné à de nombreuses reprises, la jeune femme n'eut aucune réponse, elle hésita : devait-elle attendre ou partir ? Son courage venait de fondre comme neige au soleil. Bien qu'il faille que Sam sache pour Alia, la brunette savait qu'elle mettait son bonheur en péril.
- Tu attends quelqu'un ? Demanda une voix qu'elle connaissait bien.
Il était trop tard pour faire demi-tour. Prenant son courage à deux mains, elle leva les yeux pour fixer celui qu’elle aurait voulu ne jamais revoir.

 Samuel se tenait devant la porte d'entrée de l'immeuble un peu mal à l'aise. Cela ne toucha pas pour autant Zoila qui était tout aussi mal que lui, si ce n'est plus. D'une voix tremblante, elle dit :
- je suis venue te voir pour parler.
- Tu te décides enfin depuis tout ce temps ! dit-il un peu sèchement.

 Samuel fixa Zoila pendant un long moment sans oser dire un mot de plus, il ne voulait pas se disputer, mais en même temps, il avait du mal à se contenir. Après un long moment, il dit enfin :
- comment as-tu su que je vis ici ?
- Eh bien j'ai cherché et voilà dit simplement la martienne. À dire vrai je suis allé voir à l'ancien appartement, mais on m'a dit que tu n'y habitais plus.
- Oui avoua-t-il, j'en avais marre de vivre en colocation avec Dolorès, ce n'est plus de mon âge.

- Et tu vis avec qui ? demanda Zoila malgré elle.
- Je ne crois pas que cela te regarde dit Sam le plus calmement possible.
Puis voulant en finir, Zoila passa à l'essentiel et dit :
- je suis venue te parler. On peut aller quelque part ?
- Je pars travailler dans une heure. Donc si tu as quelque chose à me dire, c'est maintenant ou jamais.

Osant franchir enfin la distance qui les sépare, Zoila s'approcha de Samuel et dit :
- Écoute ce n'est pas le genre de discussion que l'on a sur le seuil d'une porte.
- Pourquoi ? Tu as quelque chose à cacher ?
La jeune femme remarque que Samuel était en colère, aussi dit-elle :
- À moins que tu ne le sais déjà ? Ceci expliquerait ton air froid et distant.

- Oui je le sais ! Et tu t'es bien gardé de m'apprendre que j'avais un enfant! Comment as-tu pu faire comme si cet enfant était celui de Luke ?
- Ce n'est pas ce que tu crois je...
- Oh je t'en pris cesse de jouer les victimes ! Si Dolorès ne me l'avait pas appris je serais partis d'ici pour toujours ! Même si tu n'as pas de sentiment pour moi, j'avais le droit de savoir la vérité ! Tu ne crois pas ? Je ne sais pas ce qui se passe sur ta planète, mais ici un enfant a besoin de ses deux parents !

Zoila baissa sa tête honteuse, mais elle ne fut pas triste pour autant. Elle avait agi pour le mieux. De plus, il était parti après leur « mésaventure » ce qui voulait bien dire qu'elle n'était pas entièrement coupable.
- C'est facile de jouer les victimes dit Zoila en retrouvant le courage de l'affronter. Mais toi tu t'es vite sauvé après cette fameuse nuit ! Qui est coupable toi ou moi ?

La colère de Samuel prit le dessus et il explosa :
- Tu étais aussi dans le lit cette nuit-là non ?
- Oui mais je ne pensais pas que...qu'il y aurait un bébé après cette erreur...
Sam encaissa le coup devant les paroles de Zoila et dit d'un ton amer :
- bon je m'en fiche royalement tu vois . Je sais simplement que j'ai une fille et je veux la voir, j'ai des droits

Zoila cru mal comprendre et dit surprise :
- des droits ?
- Oui je veux ma fille !
- Mais tu ne vas pas me la prendre quand même ?
- Je ne t'interdirais pas de la voir si c'est ce que tu veux savoir expliqua-t-il. Mais toi est-ce que-tu m'autorises à jouer mon rôle de père ?
- Mais depuis quand tu veux être père ? demanda Zoila d'un ton sarcastique.

- Euh je...les gens changent fit Samuel mal à l'aise.

Zoila baissa les yeux, elle ne voulait pas y croire, elle ne pouvait pas y croire . Au fond d'elle , c'est comme si elle savait, comme si tout était clair. Aussi dit-elle :
- bien sûr tout le monde change, mais je suis sur d'une chose c'est que Dolorès et toi vous avez manigancé tout ça...
- Je...
- Inutile de le nier dit Zoila devenue lucide. Vous avez fait ça pour m'éloigner de Luke.
- Peut-être dit-il. Mais ça ne change pas le fait que dans cette histoire je suis devenu père.

Zoila explosa et dit tout ce qui lui passait pas la tête :
- tu es devenu père ? Mais tu n'es devenu rien du tout oui ! C'est facile de dire cela alors que tu n'as jamais été là pour elle. Alia est la fille de Luke même si ce n'est pas lui qui m'a aidé à concevoir.
- Calme toi voyons fit Sam surprit de la méchanceté qui pouvait lire sur le visage de la martienne.
- Je me calme si je le veux ! Jamais je ne te laisserai ma fille ! À mes yeux seuls Luke est son père et cela ne changera jamais! Tu n'es qu'un malade, un égoïste dépourvut de sentiments. Jadis tu as prétendu m'aimer, mais c'était faux. Tu voulais juste que je sois ta chose, tu aimes posséder les gens, mais tu ne m'auras jamais ! Seul l'argent et la domination attirent des gens comme Dolorès et toi, je vous plains vous avez une pierre à la place du cœur.

Sam furieux dit alors sans ménager la jeune femme :
- pense de moi ce que tu veux, mais si tu m'empêches de voir ma fille, on en reparlera devant le juge .
- Sam tu ne ferais pas ça ?
- Je vais me gêner !

 En ayant trop entendu pour aujourd'hui, Zoila l'invita pour l'anniversaire d'Alia le soir même et partie encourant. Elle aurait voulu disparaître à jamais, en croyant bien faire, elle venait de compromettre l'avenir de leur famille...

Le reste de la journée se passa le mieux possible. Zoila ne voulant pas gâcher la journée des filles, elle essaya de s'occuper et les laissa seules avec leur père.

Comme à son habitude, Luke leur lisait l'un des nombreux livres pour enfants qu'il avait écrit. Ce n'était pas son genre de livre préféré, mais les petites adoraient l'entendre faire la voix des héros et cela suffisait pour le rendre heureux. Luke avait beaucoup progressé dans son travail et il touchait plus de 2400 simsflouzes par semaine en droit d'auteur ...

Miranda était de plus en plus proche de son papa, elle savait tous ce qu'une petite fille de son âge avait à savoir, son papa et elle avait un lien très spécial et Luke espérait que cela ne change pas à l'avenir.
- Encore papa, je veux une histoire.
- Il va falloir te reposer ma toute belle, ce soir tu vas fêter ton anniversaire...

Puis se tournant vers sa plus jeune fille, il dit comme s'il se parlait à lui-même :
- Alia aussi tu vas grandir, le temps passe trop vite. On voudrait parfois pouvoir mettre pause pour ne pas aller trop vite, pour que l'avenir ne nous enlève pas ces moments tellement précieux...
Puis parlant à ses deux filles :
- allez mes princesses, une sieste et on va faire la fête.

Le reste de la journée passa rapidement, une fois les petites au lit Luke reprit l'écriture de son dernier livre. Mais au bout d'un moment, il décida d'aller rejoindre sa femme en cuisine. La pauvre était au fourneau depuis un long moment, elle voulait faire le gâteau d'anniversaire des filles elle-même.
- Zoila chérie tu devrais te reposer dit-il en la voyant s'activer devant les fourneaux.
- J'ai pratiquement terminé, je veux que mes filles soient fières de leurs gâteaux.

Luke regarda sa compagne avec tendresse et dit :
- Miranda va manger du gâteau, mais je doute qu'Alia en mange. De plus, nous serons que tous les quatre donc un seul gâteau aurait suffi.
- J'ai fait un gâteau pour chacun, même toi tu y as le droit.
- Tu me gâtes mon cœur, ne me rappel pas où je suis plus vieux que toi...
- Techniquement, je suis plus vieille, si j'étais sur ma planète du moins....

Luke prit place sur le siège le plus proche et répondit :
- tu es et tu resteras la plus belle femme peu importe ton âge.
- Oui on va dire ça dit Zoila septique.
- Sinon mon cœur, tu étais où ce matin ?

N'ayant pas eu le courage de parler de sa rencontre avec Samuel, la poche à douille manqua de glisser des mains de Zoila alors qu'elle était en train de décorer le gâteau de Miranda. Essayant de cacher son trouble, elle dit la plus calmement possible :
- eh bien, je voulais t'en parler, mais je n'ai pas eu un instant à moi. Ce n'est pas simple la pâtisserie. Chez nous il n'y a pas beaucoup de plat de ce genre...
- Ce n'est rien . Alors tu es allé où ?

 Zoila se mordit la lèvre et comme elle ne pouvait pas lui cacher la vérité plus longtemps, elle avoua :
- je sais que je t'ai promis de ne plus rien te cacher, mais...
- Mais ?
- Je suis allé voir Samuel pour lui parler d'Alia .

Aussitôt Zoila ferma les yeux craignant la réaction de son époux. Puis, prenant son courage à deux mains, elle se tourna vers lui et dit :
- Pardon, je n'aurai pas dû mais...
- Tu as eut raison dit-il calmement. Je songeais me rendre chez lui, mais je t'avoue que je retardais l'échéance.

Voulant montrer qu'il n'en voulait pas à Zoila, il l'attira à lui et l'enlaça avec tendresse, puis il dit :
- tu es une mère merveilleuse, même si je crains que votre entretien n'a pas dû être très amical...
- Non en effet....

Lâchant à contre cœur la brunette, Luke la regarda et dit inquiet :
- qu'est-ce qu'il a dit ?
- Il m'a reproché de lui avoir caché l'existence d'Alia...
- Mais c'est lui qu'il était parti, je l'ai cherché à la naissance de la petite...
- Oui et si seulement il n'avait dit que cela... Fit Zoila tristement.

Faisant quelques pas dans la cuisine pour se calmer, la jeune femme se tourna vers son compagnon et tout en fuyant son regard elle raconta :
- il n'a pas nié quand je lui ai dit qu'il avait tout manigancé avec cette peste de Dolorès. Et après m'avoir fait divers reproches, il a dit qu'il voulait voir sa fille.
- Je... On s'y attendait mon cœur...
- Mais il ne veut pas seulement la connaître... il veut plus dit Zoila d'un ton désespéré.

Luke devant l'air inquiet de sa femme dit tendrement tout en lui prenant le menton pour qu'elle le regarde :
- il ne pourra pas nous prendre Alia, tout est contre lui. S'il veut la voir, on ne pourra pas lui interdire. Mais pour le reste, on se battra mon amour.
- Tu me le promets ? fit une Zoila inquiète.
- Je te le jure. Moi vivant, il n'aura pas ma fille.

Les jeunes mariés n'eurent pas le temps d'en parler davantage. En effet, Samuel arriva au même moment. Luke voulant épargner un autre tête à tête à Zoila, il alla lui ouvrir avec Alia dans ses bras. Il voulait lui montrer qu'elle était sa fille avant d'être la sienne .
- Bonsoir Sam, ça fait longtemps dit-il d'un ton remplit de reproches.
- Mon travail me fait me déplacer souvent dit-il pour se défendre sans accorder un seul regard à Alia.
- Tu veux la prendre dans tes bras ?
- Non merci, je ne veux pas la brusquer.
- La bonne blague dit Luke énervé, suit moi je vais ramener la petite à sa maman. On va vite passer aux gâteaux Miranda est impatiente.

Sans perdre un instant, Luke alla dans la cuisine rejoindre sa famille, il embrassa sur la joue sa femme et lui mit dans les bras son bébé en chuchotant :
- ne t'inquiète pas, tout ira bien. Ne lui fait pas le plaisir de le craindre, ça le rendrait plus fort. Je t'aime.
- Je t'aime aussi mon Luke.

Luke essayait de faire semblant, mais lui aussi il était inquiet, plus qu'il ne devrait l'être. Mais il fallait faire semblant pour les filles. Aussi se tourna-t-il vers Miranda et dit :
- allez ma belle petite chenille, tu vas te transformer en un beau papillon.
Puis sans se retourner, il dit à son cousin :
- Miranda va souffler ses bougies et après sa sera Alia.

Puis le blondinet prit la douce Miranda dans ses bras et pour se donner du courage il dit :
- tu aimes le chocolat ?
- Oui papa.
- Maman t'a fait un énorme gâteau au chocolat, tu es contente ?
- Oui, maman c'est la plus gentille.
- Tu en donneras un morceau à papa ?
- Oui un petit morceau.

Luke rit et serra sa fille un peu plus contre lui. Il l'aimait très fort et même si personne ne pourra lui enlever cette fille, il savait qu'il ne pourra pas vivre loin d'Alia. Voulant faire bonne figure, il chatouilla la petite blondinette et dit tendrement :
- allez mon ange, après ça sera le tour de ta sœur.

Zoila ne put s'empêcher de jeter un regard sur Samuel, ce dernier ne montrait aucun intérêt à Miranda comme à sa propre fille. Il restait là droit comme un « I » comme s'il se sentait obligé de faire acte de présence.
- ça va Sam ? demanda la jeune femme par simple politesse.
- Oui dit-il un peu trop rapidement. J'attends que ce soit ma fille qui souffle ses bougies dit-il en insistant sur le « ma ».

 Après un « joyeux anniversaire » chanté par chacun, Miranda applaudit et souffla ses bougies aussi fort qu'elle le pouvait.
- Bravo mon Bébé dit son papa ému.

Zoila en bonne maman, chassa les larmes qui lui montaient aux yeux et se mit à faire du bruit pour animer la pièce soudainement calme.
- Tu es si belle ma princesse ! dit-elle la voix remplit d'émotions.

Fier d'attirer l'attention, la douce Miranda tourna sur elle-même et dit :
- autour de ma sœur maintenant.

Sans attendre davantage, Luke et Zoila amenèrent la petite dernière devant son gâteau. Samuel resta à l’écart, mais il ne quitta pas la scène des yeux. Zoila ne sut pas s'il les enviait ou s'il était en colère devant leur scène de famille parfaite.
- Joyeux anniversaire ma chérie dit-elle je t'aime.

Alia se transforma en une merveilleuse petite fille. Personne ne pourrait dire qu'elle est la fille d'une Alienne tellement elle ressemblait à une parfaite petite terrienne. Brune comme sa maman avec deux magnifique yeux vert. Mais ni Luke, ni Zoila ne sut dire si elle ressemblait à Samuel.

Enfin vint le tour de Luke, mais Sam n'en pouvait plus après un au revoir, il quitta la maison sans un regard pour sa fille. Luke souffla donc ses bougies sous le regard admiratif de Miranda.
- Tu es toujours le plus beau dit-elle de sa voix enfantine.
- Merci ma poupée.

 Zoila quant à elle s'était précipité pour rattraper Samuel, elle ne voulait pas qu'il parte comme un voleur :
- attends !
- Qu'est-ce que tu veux ?
- C'est plutôt moi qui devrais te poser cette question dit-elle d'un ton sec .
- Je ne sais pas dit-il énervé .
- Alia a besoin de stabilité dit Zoila calmement. Tu ne peux pas apparaître dans sa vie et disparaître du jour au lendemain.
- Qui a dit que j'allais partir dit-il sèchement.
- Je …
- Je vais revenir, je vous laisse un peu de temps pour la préparer à ma présence dans sa vie.

 Sam tourna les talons et partit aussi vite qu'il était venu.
- Attends! cria Zoila .
- Profite du temps que tu as encore avec elle dit-il au loin sans se retourner.

Perdue, Zoila laissa couler les larmes qu'elles avaient essayé de retenir toute la journée . Samuel n'allait pas en rester là et elle devra se battre pour le bien de sa famille.

La peur est en nous à chaque moment de notre vie. Elle grandit ou disparaît un instant, mais elle ne nous quitte jamais. L'inconnu, l'avenir nous effraie, le plus courageux du monde aussi a peur qu'il se l'avoue ou non.

Les mois ont passé depuis le retour de la maternité de Zoila. Elle avait tout fait pour ne pas s'attacher à ce bébé qui grandissait en elle et ce qui devait arriver, arriva... Elle mit au monde sans difficulté une merveilleuse petite fille que Luke avait voulu prénommer : Alia. Mais ce cadeau du ciel aussi précieux soit-il n'avait pas rendu le sourire à la jeune maman.

 En effet, Zoila n'aimait pas son bébé. Bien que tout se soit arrangé avec Luke, elle n'arrivait pas  à voir ce bébé comme étant leur enfant. Pour Luke c'était tout le contraire, il l'avait aimé au premier regard, pour lui les erreurs passées étaient oubliées et il fallait aller de l'avant et penser à l'avenir. Mais Zoila s'en voulait, ce bébé qui vivait dans la chambre d’à côté n'aurait pas les mêmes droits que Miranda, jamais il ne pourra espérer devenir l’hérité du legacy.

« En couchant avec Sam, j'ai non seulement fait du mal à Luke et Miranda, mais en plus de cela, j'ai bien failli compromettre ma mission. Je suis aussi faible que les Terriens, si ce n'est plus... » se réprimanda Zoila en elle-même.

 Sur ses dernières pensées, la jolie martienne espérait dormir et ne pas se réveiller avant des heures. Mais malheureusement, ce n'était pas dans sa nature et Luke en avait décidé autrement. Jouant les papas modèles depuis un long moment avec leurs deux filles, il avait décidé que Zoila avait eu assez de temps pour se remettre en question . Aussi, sans trop la ménager, il alla la rejoindre et dit :

- debout Zoila ! Tu t'es trop apitoyé sur ton sort, tu dois te lever et reprendre le cours de ta vie, notre vie....

- Non c'est au-dessus de mes forces dit la brune d'une voix à peine audible.

Comme toujours en homme patient, il dit tendrement :
- Zoila tu te fais du mal, tu n'as qu'une chose à faire aimer Alia comme tu aimes Miranda.
- Je ne peux pas dit-elle à demi-mots.

 Zoila poussa un long soupir, elle n'avait pas vraiment avoué son ressentit à Luke. Pour lui tout était réglé, pour elle seule les remords lui prouvaient qu'elle ressentait quelque chose pour Alia. Elle lui en voulait, elle savait que sans elle tout aurait été différent et en même temps, elle rendait heureux Luke et Miranda, seul elle-même en souffrait...
- Comment peux-tu l'aimer ? demanda soudainement Zoila.
- Parce que toi tu ne l'aimes pas ?

Sans oser répondre, la jeune femme quitta le lit et osa enfin s'approcher de son compagnon pour lui faire face.
- Je ne sais pas avoua-t-elle, quand Miranda est née c'était plus simple...
- Zoila, ta culpabilité te ronge et tant que tu n'arriveras pas à passer au-dessus rien ne s'arrangera .
- Je le sais mais...
- Tu t'en veux d'avoir fait des erreurs, mais moi j'ai tourné la page et tu devrais faire de même.
- Tu m'as pardonné et pourtant... Je n'arrive pas à penser à autre chose, Alia grandira et elle se posera des questions...
- Le seul problème, c'est que tu ne t'occupes pas d'elle et c'est de cela dont elle en souffrira.
-  Comment peux-tu l'aimer ?

Luke regarda Zoila avec tendresse et répondit :
- Alia est un ange tombé du ciel, elle a grandi en toi et rien ni personne ne pourra changer l'amour que j'ai pour elle. Je suis son papa que je l'ai conçu ou non, je l'ai prise dans mes bras à sa naissance et quand elle m'a souri la première fois, j'ai compris que je pourrais tout faire pour la garder à mes côtés. Elle est ma fille, son père est celui qui sera toujours à ses côtés par uniquement celui qui t'a permis de la concevoir. Elle est aussi précieuse à mes yeux que toi et Miranda, vous êtes mes princesses et je vous aime.
- Mais en grandissant, on devra lui dire la vérité et cela changera tout dit Zoila angoissé.

 - quoiqu'il se passe quand elle sera grande, on avisera. Tu ne peux pas te faire du mal en te reprochant encore et encore cette fameuse nuit.
- Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens les choses, c'est comme si je savais qu'un jour je payerai pour mes erreurs...
- La seule chose que tu regretteras c'est de, ne pas aimer Alia comme tu le devrais, comme tu aimes Miranda....

Voyant la déception dans les yeux de Luke, la jeune femme dit d'un air désolé :
- pardonne-moi, mais elles sont si différentes et cela tu ne peux pas l'oublier.
- Non, je ne suis pas d'accord. Alia serait pareille, si elle était ma fille... Chérie prend confiance en toi, en grandissant on lui révèlera la vérité, mais pour le moment profite de l'instant présent. Elle aura grandi à nos côtés et l'amour qu'on lui porte lui enlèvera toutes rancœurs si elle devait en avoir.

- Mais je...
- C'est toujours une question d’apparence, mais je te rappelle que tu aimes un homme bien différent des tiens. Ne te laisse pas aveugler par l'apparence d'Alia, je l'aimerai toujours même si elle ressemble à Samuel. Alors plus rien ne te retient de l'aimer comme tu aimes Miranda, comme tu m'aimes...
Devant la tristesse que Zoila lu en Luke, elle balbutia :
- Pardon, tu as raison... Je... je ferai du mieux que je peux.
- Je vais voir Miranda. S.t.p va là voir, pour moi....

Ne pouvant pas retarder ce moment, Zoila coopéra et alla dans la chambre du nouveau bébé . Trop d'émotions remplissaient son cœur, mais rien concernant sa fille à part de la peur. Doucement pour la première fois, elle se dirigea vers le lit de la petite, sans un mot elle resta un moment à l'observer, celle qu'elle avait portée dans son ventre, elle était tout le contraire de sa sœur...

- Tu es si différente dit la brunette au bout d'un moment, j'aurais voulu que tu ressembles aux miens, au moins je ne t'aurai pas reproché mes erreurs . Tu es si petite et pourtant tu me fais si peur...
- Prends-la mon amour, elle ne te fera rien fit la voix de Luke derrière elle.

Comme prise en faute, Zoila recula et dit :
- c'est trop tôt je...
- Tu devras le faire et pourquoi pas le faire maintenant ? Il lui manque l'amour de sa maman, si tu veux Miranda et moi on va jouer dans la salle de jeu. Ainsi tu pourras faire connaissance avec Alia. Ça te va ?

Zoila émue par la gentillesse et la patience de Luke se jeta dans ses bras :
- Merci mon Luke, merci d'être aussi patient avec moi et merci de m'avoir accordé une seconde chance.
- Tu es toute ma vie mon amour et je serais toujours là pour toi quoi qu'il arrive. Si tu ne te sens pas prête, je te laisse Miranda et je vais m'occuper de la petite. Tu peux aller jouer dans la salle de jeu avec Miranda, ou franchir la distance qui te sépare de cette petite merveille .

Pour encourager sa maman, la petite Miranda la regarda tout sourire. Zoila attendrie dit alors :
 - tu es si belle ma poupée, maman doit grandir un peu et faire ce qu'il est bon pour tout le monde.

Pour l'encourager, Luke l'enlaça et dit tendrement :
- tu es une maman merveilleuse, la peur de l'avenir te fait craindre un tout petit bébé, mais tu verras elle t'aimera quoi qu'il arrive. Il y aura toujours ce lien qui t'unira à elle, comme celui que tu as avec ta maman, même loin l'une de l'autre vous vous aimerez toujours.
- Oui, mais rien ne prouve qu’elle aura nos capacités et puis quand bien même, il m'arrive bien de bloquer ce lien, pour ne pas communiquer...
- L'amour est plus fort que tout laisse-toi guider, laisse-toi envahir par ce que tu ressens et que tu essayes de ne pas ressentir. Je sais qu'au fond de toi tu l'aimes, tu pourrais tout donner pour elle. Approchons-nous regarde comme elle est belle notre fille.

Sans la lâcher, Luke entraîna sa compagne près du berceau de leur fille et dit doucement :
- elle a la couleur des humains certes, mais tout en elle est de toi :
elle est douce et câline, il émane d'elle un amour inconditionnel. Tu sais celui qui est en toi, cette douceur n'est égale qu'à celle de sa maman. Elle grandira et elle t'aimera, tu lui apprendras tout des siens et peu importe qu'elle leur ressemble ou non, elle sera digne d'eux. L'amour se développe avec le temps, elle n'attend que toi, elle veut te sentir contre elle, t'aimer et être aimé à son tour. Alors laisse-toi aller mon amour...

Luke s'effaça et laissa seule Zoila devant le lit de la petit Alia. Une fois seul, le cœur de la jeune maman se mit à battre fort dans sa poitrine, elle avait peur mais en même temps quelque chose avait changé. Elle avait l'impression d'entendre le bruit d'une porte qui s'ouvre. Cette porte n'était autre que celle de son cœur. Elle avait refusé d'aimer, mais elle voulait aimer cette petite Alia.
Doucement pour ne pas la brusquer, elle prit Alia dans ses bras et tout en la maintenant contre son cœur elle ferma les yeux et dit dans un chuchotement :
- Alia je te demande pardon mon bébé. Je ne voulais pas t'aimer, je croyais qu'il le fallait, mais j'avais tort. Tu n'as rien demandé à personne et je te jure mon petit amour que je vais tout faire pour être une bonne maman.

Alia s'agita et gazouilla doucement tout en regardant sa maman, le cœur de cette dernière se serra dans sa poitrine.Comment ne pas aimer un petit être aussi adorable ?
- Je t'aimerai toujours quoi qu'il arrive ma chérie ne l'oublie jamais.

Zoila passa les jours qui viennent à rattraper son retard avec Alia, le manque d'assurance et la peur d'aimer laissèrent la place à l'amour maternel qu'elle avait tenté de repousser. Zoila ne se lassait pas de ses filles et elle espérait du fond du cœur qu'elles seront inséparables dans un avenir proche. Le calme et l'amour revenèrent donc au sein de la maison et cela fit un bien fou à chacun des membres de la petite famille.

Ce matin-là, s'est-une Zoila fatiguée qui se réveilla. Contrairement à ses habitudes, elle s'était endormie dans les bras de Luke, elle n'avait plus honte, elle aimait tant le sentir contre elle, sentir la chaleur de sa peau contre la sienne... Il lui en fallut du temps aussi pour accepter de partager de nouveau le lit conjugal, mais cela lui avait fait un bien fou de retrouver sa place auprès de lui. Pressée de le retrouver, elle quitta la chaleur des draps pour le rejoindre.

Croyant retrouver Luke dans la chambre d'Alia, Zoila fut surprise de tomber nez à nez avec une adolescente toute sourire :
- mais que faites vous là ! s'exclama la martienne surprise qu'une intrue se trouve chez-elle.

Nullement surprise, la petite blondinette dit mi-amusée, mi-sérieuse :
- je suis la baby-sitter de vos filles.
- Mais je n'ai pas besoin de vos services mademoiselle !
- Monsieur Luke m'a engagé pour la journée. Il m'a dit de vous dire de le rejoindre à la plage près du pont de la ville, celle que vous avez visité à votre arrivée sur terre.

Surprise, Zoila dit alors :
- mais pourquoi il me fait ça ? Je ne peux pas laisser les enfants …
- Il a ajouté : « allons ou tout a commencé ». Dit l'adolescente pour la convaincre.

Zoila ne mit pas longtemps à retrouver ce lieu qu'elle connaissait tant. C'était un endroit simple sans prétention, mais pourtant elle aimait beaucoup s'y rendre.
- C'est là que tout a commencé fit la voix de Luke.

Faisant vote-face, la jeune femme trouva Luke habillé à quatre épingles. Surprise, elle l'interrogea :
- mais qu'est-ce tu fais là ? Et pourquoi porte tu un smoking ?

Ne lui laissant pas le temps de répondre, la jeune femme alla à sa rencontre et dit :
- tu penses à ce que je pense ?
- Je sais que c'est loin d'être romantique, mais pourquoi pas ?
- Mais je n'ai pas de tenue et les filles ne sont pas avec nous...
- Tu ne trouves pas que c'est le lieu idéal ? Et on avait besoin de se retrouver, tu ne crois pas ?

- Oui tu as raison, mais restes le problème de la robe...
Luke rit et dit tendrement :
- Bien que tu sois belle comme tu es, j'ai tout prévu. Tu trouveras ce qu'il te faut dans un bungalow pas loin . Ça te convient ?
- Oui fit Zoila d'un ton enjoué. Je fais vite attend moi.
- Je n'irai nulle part sans toi.

Une fois prête Zoila s'approcha de Luke et dit :
- tu es prêt mon Luke ?
- Plus que jamais allons nous marier.

Une fois sous l'arche ni lui, ni elle ne prononça un mot. Chacun voulait savourer l'instant présent. Ils en avaient vécu des épreuves et malgré tout, ils étaient là pour célébrer le jour le plus important de leur vie : leur mariage.

Zoila ravit demanda quand même à son fiancé :
- tu es sûr ? Tu sais on est bien comme ça et marié ou non, je t'aimerai toute ma vie.
- Je veux faire de toi ma femme, rien ne pourrait me faire plus plaisir.
- Alors allons-y mon amour !

Luke sortit une bague de sa veste et dit ému :
- Zoila mon étoile, mon ange tombé du ciel. Depuis que je t'ai vu je suis tombé sous ton charme. Ta gentillesse, ta maladresse, ta beauté tout en toi m'a attiré dès le premier regard. Je suis tombé amoureux pour la première fois et ce fut de toi. Tout en toi me plaît, c'est pourquoi aujourd'hui je veux te prendre pour femme, pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous sépare. Acceptes-tu de devenir ma femme ?
- Oh oui mon Luke fit Zoila la voix remplie de sanglots, mille fois oui, rien ne pourrait me faire plus plaisir que de finir ma vie à tes côtés.

- Luke mon aimé, mon ami, mon âme sœur. Je t'aime depuis le début et un peu plus chaque jour. Sur ma planète il n'y a pas de sentiments, mais grâce à toi j'ai appris la plus belle chose au monde : l'amour. Avec toi tout me semble possible, je pourrais donner ma vie pour être à tes côtés, tu es le seul et l'unique amour de ma vie. Des épreuves ont marqué notre histoire, mais tu es toujours là égale à toi-même . Me feras-tu l'incommensurable joie de devenir mon époux, de m'aimer et de me chérir jusqu'à ce que la mort nous sépare ?
- Rien ne pourrait me faire plus plaisir que de m'unir à toi pour l'éternité. Oui j'accepte mon amour !

D'une main tremblante Zola du s'y reprendre à deux fois avant de réussir à enfiler la bague au doigt de son cher et tendre, mais c'est ravi qu'elle dit :
- avec cet anneau je t'épouse et tu fais de moi la plus heureuse des femmes.

Puis joignant leurs mains comme pour seller un pacte d'un amour éternel. Les deux jeunes mariés se regardèrent un moment émus et sans dire un mot. Ce fut Luke qui rompit le silence en disant :
- et c'est là que le marié embrasse son épouse.
- Oh tu veux bien me montrer comment on fait ? fit Zoila d'un ton taquin.

Luke rit et coopéra, ce fut un baiser doux et remplit de tendresse, un baiser qui promettait un avenir radieux pour nos jeunes mariés. Ils restèrent ainsi longtemps à s'embrasser comme s'ils étaient seuls au monde, comme si c'était la première fois....

 Le reste de la journée se passa comme dans un rêve, bien sûr il n'y avait ni gâteau, ni cadeau, pas de fête, ni d'invité, mais ils étaient à deux et cela suffisait à leur bonheur.

Profitant de la belle journée qui s'offrait à eux, Zoila et Luke jouèrent tels deux enfants allant d'une île à l'autre à la nage ou sur une barque.

Leur complicité était de nouveau comme avant. Après l'orage le soleil était revenue au sein de leur couple et cela valait tous les trésors du monde.
- Comme je suis heureuse Luke, tu as fait de moi la plus heureuse des femmes.
- Si tu es heureuse, je suis le plus heureux des hommes.

 Après une journée sous le soleil remplie de petites attentions toutes plus belles les unes que les autres, notre jeune couple finit par regagner le lieu de leur mariage pour un pique-nique en toute simplicité.
- J'ai passé une très belle journée merci mon Luke fit Zoila fatiguée de sa journée.
- J'aurais voulu t'offrir bien plus fit Luke un peu déçu, une fête, un beau voyage.
- Mais je ne voulais rien d'autre, je t'assure fit Zoila d'une voix remplit de tendresse et de sincérité.

 Puis ne voulant pas gâcher cette belle journée, elle se stoppa là et se leva pour fuir le regard son époux.
Mais celui-ci n'était pas dupe et demanda :
- qu'est-ce qu'il y a ma puce ?
- Je... Tu m'as accordé le pardon et cela vaut toutes les fêtes et voyages du monde crois-moi. Excuse-moi de gâcher ce jour merveilleux, mais jamais je pourrais oublier cela.

Attendri, Luke prit les mains de sa chère et tendre et dit tendrement :
- Zoila, c'est le début d'une toute nouvelle vie. Aimons-nous et laissons le reste derrière nous, tu veux bien ?
- Oui, tu as raison mon amour.
- Tu sais quoi ?
- Non, quoi ?
- On fera un beau voyage je te promets.
- Mais et les filles ?
- On les prendra où on attendra qu'elles soient grandes pour partir que toi et moi.
- Tu me le promets ?
- Je te le jure mon amour.

Comme pour seller leur promesse d'un avenir encore plus radieux. Les jeunes mariés s'embrassèrent et ils se laissèrent envahir par la passion qui remplissait leur corps d'une chaleur intense . Plus rien ne leur faisait peur, ils avaient tant vécu de choses, qu'ils savaient que l'avenir à deux ne pourra être que merveilleux.

 Mais ce qu'ils ne savaient pas c'est que Samuel les observait dans l'ombre, il était revenue pour une raison précise et il comptait bien arriver à ses fins.

Les jours passent et deviennent des semaines qui à leur tour se transforment en mois et rien ne change. La déception était tellement grande que Luke se faisait de plus en plus distant. Aussi tenace que cet hiver interminable, il restait sur ces positons et il n’avait aucune sympathie pour la mère de sa fille.

Il était de plus collé à sa machine, cet ordinateur ennemi juré et rival de Zoila. Elle était tellement triste qu’il ne prête pas attention à elle qu’elle lui aurait bien jeté son ordinateur par la fenêtre. Mais en même temps, il était son gagne-pain. Sa rancœur avait permis à Luke de travailler d’arrache-pied, finit la page blanche, il était de plus en plus productif. Du revère de la main, il avait balayé à l’autre bout de « la galaxie » son soi-disant concurrent. Les livres se vendaient et c’était très appréciable l’une des seules bonnes nouvelles de ses derniers mois.

L’autre bonne nouvelle c’est que la petite Miranda grandissait bien. Elle était curieuse de tout et quand elle ne parlait pas à son doudou ou qu’elle ne courait pas à travers la maisonnette, cette petite coquine « dévorait » les livres offerts par ses parents. La lecture ou plutôt les images la passionnaient. Ainsi, elle s’était faite un monde bien à elle loin de toutes les choses négatives qui remplissent « le monde des adultes ».

 Dans son monde à elle, il n’y avait pas de colère, pas de peurs, que de l’amour et du bonheur. L’enfance est merveilleuse, avec de l’insouciance tout semble possible. Il faut parfois voir les choses différemment pour comprendre ce que l’on a sous nos yeux…

La plus à plaindre était Zoila. Elle était seule, mais la solitude n’était pas sa pire douleur… Ce qui la chagrinait le plus c’est de mener sa grossesse en solo. La première avait été si simple, et remplit d’attention de la part de Luke. Mais cette fois en plus des douleurs, elle avait le droit à l’ignorance, la solitude et aussi les remords qui ne la quittent plus depuis des mois…

Les changements en elle étaient conséquents aussi bien moralement que d’eut à la grossesse. Son corps se transformer et lui montrait que quoi qu’il arrive jamais elle ne pourra faire machine arrière.

Les changements en elle étaient conséquents aussi bien moralement que dû à la grossesse. Son corps se transformait et lui montrer que quoiqu'il arrive jamais elle ne pourra faire machine arrière

 Le temps passa encore et toujours, de plus en plus vite, trop vite… Quand on redoute par-dessus tout l’arrivée d’un évènement, le temps ne joue pas en notre faveur. Zoila ne faisait que traîner sa peine sans aucune once de joie. Son cœur et sa tête étant vide d’émotions, elle ne vivait que pour Miranda délaissant même son art sa seule passion. Elle avait laissé tomber l’espoir que Luke lui pardonne un jour. Elle ne croyait plus en rien, elle n’espérait plus rien…

Sa grossesse était son fardeau, elle avait honte de le dire, mais c’était ainsi.
- Comment pourrais-je t’aimer toi qui grandis en moi ? Comment pourrais-je t’appeler mon enfant alors qu’une partie de toi me rappellera toujours mon erreur… J’ai cru que te sentir grandir en moi changerait tout, que l’amour d’une mère est plus fort, mais j’ai eu tort…
Zoila essaya de toucher son ventre, mais elle arrêta son geste honteuse :
- je ne peux même pas toucher ce ventre, mon ventre dans lequel tu grandis. J’ai honte, mais…
Les sanglots remplirent sa voix ce qui l'empêcha de finir sa phrase. Elle était perdue, elle avait tant voulu un second enfant que maintenant qu’il vivait en elle, elle avait peur et se persuadait de ne pas l’aimer. Elle ne voulait pas de liens, pas d’amour de peur de tout perdre.

Lasse d’attendre le retour de Luke devant la fenêtre, la future maman délaissa son « poste de garde » et se décida de passer à autre chose. Il était clair que Luke n’était pas prêt de rentrer. Après tout, il n’avait plus de compte à lui rendre et elle devra s’en faire une raison. Aussi se décida-t-elle à’aller s’occuper l’esprit en jouant avec Miranda son rayon de soleil, sa seule raison de vivre, mais jusqu’à quand ?

Pendant que Zoila se posait mille et une question sur son avenir incertain. Luke était sortis se vider la tête, voilà des jours qu’il écrivait sans s’arrêter un instant à part pour s’occuper de Miranda. Tel un lion en cage, il avait la sensation d’étouffer dans la maison.

Se jeter à corps perdu dans le travail ne l’aidait pas comme il l’aurait cru. Et voir le corps de Zoila se transformer était la pire des souffrances, en elle grandissait l’enfant d’un autre…
Bien qu’il aime par-dessus tout Miranda, il se sentait incapable de voir un autre enfant grandir avec elle. Comment l’appellerait-elle ? Son frère ? Sa sœur ? Devra-t-il lui cacher qu’ils n’ont pas le même papa ?

Tant de questions se bousculaient dans sa tête, des questions auxquelles il n'avait malheureusement pas de réponse. La vie est étrange, on rêve parfois de quelque chose, on s'y accroche de toutes ses forces et on vient vous l'enlever. On a à peine le temps de profiter des moments de bonheur que tout s'envole en fumée, pourtant ce bébé ne lui avait rien fait, mais il sait qu'il ne pourra pas aimer pleinement un enfant qui lui rappellera sans cesse la faute de l'amour de sa vie.

« Oui, j'ai beau lui en vouloir de toutes mes forces, de tout mon être, mais je n'y arrive pas... Je ne peux pas cesser de l'aimer, ça serai si simple... pensa Luke son regard fixant le paysage hivernal. Je t'aime Zoila, même si je ne devrai pas. »

- Vous avez l’air bien pensif mon cher Monsieur fit une femme qui sortait de nulle part. Parfois il est bon s’extérioriser nos peurs.

Surprit, Luke sursauta et se tourna vers l'inconnue . Il la regarda un moment sans dire un mot, puis sans s'en rendre compte il dit :
- l'amour est la cause de mes tourments et je crois bien que même en le criant haut et fort cela n'y changera rien.

Compatissante l'inconnue s'approcha de Luke et dit gentiment :
- Vous savez, il faut parfois franchir plusieurs obstacles pour avoir le droit au bonheur. Rien n'est acquis d'avance, les chemins sont semés d'embûches .
- Je comprends cela dit Luke un peu honteux de se confier à une parfaite inconnue, mais c'est plus compliqué que cela... nous avons une enfant et...

Ayant peur d'en dire davantage, le blond stoppa net mal à l'aise.

- Je ne sais même pas pourquoi je vous parle de ma vie dit-il perdu, ce n'est pas mon genre de parler à des inconnus...
- Et pourquoi pas ? Après tout, un inconnu peut-être plus attentif que nos propres amis parfois... L'amour que vous portez pour cette personne vous torture parce que cet enfant n'est pas de vous .
- Je …
- Quoi qu'il en soit, cet enfant est bel et bien là et il ne tardera pas à venir.
- Comment savez-vous ? dit-il surprit.
- Disons que je vois des choses dites-elle amusée. Parfois l'être humain se complique la vie, il faut savoir pardonner l'impardonnable. Mettez-vous à la place de cette personne qui découvre la vie d'ici, ses coutumes.
- Vous savez de qui je parle dit-il interloqué ?

La femme sourit et dit gentiment :
- tout le monde parle de Zoila en bien ou en mal, mais personne ne la connaît vraiment. Sa peur d'aller vers les autres, fait que beaucoup racontent sans savoir ...
- Oui, on n'a pas été épargné confia-t-il mais c'est-une bonne personne. Elle est comme vous et moi sauf l'apparence change et de vous à moi c'est-une belle femme.
- Alors pourquoi vous torturer ?
- Et bien … le second enfant qu'elle porte …
- Méfiez-vous des apparences dit la blonde, beaucoup vous feront croire bien des choses... mais seul ce que vous vous voulez croire suffit...
- Je ne comprends pas dit Luke...
- Je dois y aller, mais n'oubliez pas, il n'y a pas que les Martiens d'autres personnes hors du commun vivent ici et certaines ont les pouvoirs de faire bien des choses.

À quelques mètres de là, Dolorès n'avait pas manqué une miette de la conversation, bien qu'elle n'ait pas pu tout comprendre, elle savait que Luke était en plein moment de doute. Aussi, elle profita de l'occasion pour tenter un rapprochement.

D'un pas décidé, elle se précipita vers Luke tout sourire :
- Luke ! Pour une surprise, c'est-une bonne surprise !
- Dolorès...
- Eh bien, tu ne sembles pas content de me voir dit-elle d'une moue boudeuse.
- J'ai d'autres soucis, alors si tu le permets, je vais rentrer à la maison.

Jouant le tout pour le tout, la jeune femme joua la carte de la pitié et dit d'un ton triste :
- Oh déjà ! Je suis si déçues, nos conversations me manquent beaucoup tu sais... Je n'ai pas toujours été gentille et je m'en excuse, mais j'ai cru comprendre que tu n'allais pas bien et … je suis ton amie si tu as besoin d'une oreille attentive, je serai là.
- Dolorès, ne joue pas la comédie avec moi, tu veux ! Je sais qui se cache derrière ce visage Angélique....

 Dolorès essaya de garder son calme et dit d'un ton qu'elle espérait neutre :
-  je ne vois pas de quoi tu parles. Je te vois l'air absent entrain de te confier à une parfaite inconnue, qui soit dit en passant et la vieille folle de la ville, je te propose mon aide, une épaule sur laquelle te reposer et tu m'agresses... Tu ferais quoi à ma place ? Je veux juste t'aider... Je suis ton amie. 

-  Toi m'aider ? Mais tu me prends pour le dernier des crétins ?

Luke retenait sa colère depuis tellement longtemps qu'il explosa littéralement :
- tu passes ta vie à détruire la mienne, tu t'es fait de moi un idéal et tu es prête à tout pour me nuire ! Je ne le supporte plus ! Tu entends ! Laisse-moi vivre ma vie !
- Je... je ne comprends pas dit-elle choqué de voir un Luke qu’elle ne connaissait pas. Sache que je suis passé à autre chose, je vois quelqu'un actuellement et je suis heureuse.
- Et tu imagines que je vais y croire ! Qui serait assez fou pour sortir avec toi ?

Vexée, Dolorès explosa à son tour :
- Oh mais tu te prends pour qui là, tu vas pas me dire que ta Zoila est-une reine de beauté ! Tu as vu ses horribles yeux tout noirs et sa voix on dirait un robot ! Et sa couleur n'en parlons pas !
- Mais elle au moins, elle n'a pas besoin d'essayer de me manipuler pour avoir mon amour ! Tu as beau essayer de tout faire, peu importe les erreurs qu'elle a pu commettre, je l'aime toujours.
- Même après qu'elle ait couché avec ton propre cousin ? lâcha Dolorès hors d'elle.

S'en fut trop pour Luke, il la fusilla du regard et dit d'un ton sec :
- Rien de cela ne serait arrivé si tu n'avais pas mis de l'alcool dans ton chocolat. Je suis sûr que tu avais tout prévu depuis longtemps et je mettrais ma main à couper que Samuel t'a aidé. Vous êtes que deux malades ! Et je ne sais pas ce qui me retiens de te mettre une bonne claque !
Apeurée, la brunette bafouilla :
- je... je ne l'ai pas forcé à boire. De plus, si elle t'aimait, elle ne serait pas venu si tard voir un autre homme. Et puis elle sait vite jeter dans ses bras !

- Tu parles d'amour alors que toi-même tu es incapable d'aimer dit Luke d'un ton sec. Aimer est un sentiment pur et sincère. Si tu m'aimais, tu ne me ferais pas de mal et tu accepterais que j'aie fait ma vie avec une autre. Je ne t'ai rien promis, à part un baiser, il n'y a jamais rien n'eut et il n'y aura jamais rien. Tu peux me briser, me faire perdre le peu de bonheur que j'ai, mais cela ne changera rien.
- Je ne comprends pas dit-elle accablé par les paroles du blondinet.
- Bien sur que tu comprends, tu t’aies inventé des films et rien ni personne ne pourras me faire changer d'avis. Tu es le mal incarné, je préférais mourir que de vivre à tes côtés et rien que l'idée de te toucher me répugne.

Dolorès touchée en plein cœur fulmina :
- Et la toucher elle tu y arrives encore ? Et son mioche, tu pourras l’étendre t'appeler papa ?
- Comment tu...
- Je sais des choses dit-elle en lui coupant la parole et crois moi bientôt je ne serais plus la seule. Il va réagir comment Samuel en apprenant qu' il va être père ?
- Je te conseille de fermer ta grande bouche ! s'écria le blond furieux. Cet enfant n'est pas de lui, on essayait depuis longtemps d'avoir un second enfant et rien ni personne se mêlera de notre vie sans en payer les conséquences !

 Voyant qu'elle n'obtiendrait rien de lui, Dolorès grimaça et dit d'un ton amer :
- C'est incroyable ce que tu es idiot et lâche par-dessus le marché. Tu es prêt à tout lui pardonner par amour... Mais un jour tu t'en mordras les doigts, car j'arriverai à vous détruire. Même si tu ne m'aimeras jamais, j'aurai ma vengeance, je vous enlèverai ce que vous aimez le plus .
- Tu peux toujours essayer dit-il d'un ton sec, mais tu as perdu davance. Je n'ai plus peur ni de toi, ni de Samuel je sais que mes sentiments ne changeront jamais quoiqu'il arrive .

Les semaines passèrent encore et les derniers mois de la grossesse de Zoila se poursuivirent dans la même ambiance. Zoila étant toujours seule. Quant à Luke, il délaissa un peu ses livres pour passer le plus de temps possible avec sa fille. Sa rencontre avec Dolorès lui a appris au moins une chose : ses sentiments ne changeront jamais, même s'il essayait de se persuader le contraire.

Alors comme à son habitude et surtout pour le bien de sa fille, il essayait d'oublier et de passer à autre chose. Mais à chaque fois qu'il essayait d'aller vers Zoila, son apparence de femme enceinte la repoussait, pas qu'elle ne soit pas belle, mais voir ce ventre, savoir que dans peu de temps un enfant qui n'était pas à lui allait partager leur vie lui était insupportable. À dire vrai, il avait peur pas de Zoila, pas de l'amour qu'il avait pour elle, mais de ce bébé. Ce bébé n'était pas le sien, un jour il apprendra la vérité et cela changera bien des choses. Dolorès n'avait pas tort, il faudra bien dire la vérité à Samuel un jour ou l'autre...

-  Papa musique ! Fit Miranda ce qui eut le don de le sortir de sa torpeur.
-  Oui musique ma poupée, tu fais de la belle musique.
-  Pour toi mon papa.
-  Merci mon bébé, papa est très content.

À l'insu de Luke et Miranda, Zoila les regardait attendrie. Elle avait pour habitude de voler ses rares moments de joie entre le père et la fille. Il y avait bien longtemps qu'ils n'avaient pas partagé un moment à trois et cela ne risquait plus d'arriver... Leur complicité lui manquait éperdument, elle aurait donné tout ce qu'elle avait pour 5 minutes dans les bras de Luke ou un après-midi à trois dans un parc … Non à dire vrai, ceci ne suffirait pas, elle voudrait plus, on veut toujours plus quand on aime quelqu'un …

S'entend une présence, la petite Miranda se leva et se tourna vers sa maman en disant :
-  Maman veut jouer avec moi ?
-  Oh... Oui ma puce, si papa a fini de jouer avec toi.
-  Papa peut jouer aussi. Miranda va chercher Doudou pour bébé.

Sans laisser le temps à ses parents de répondre, la petite fille alla chercher une peluche dans son coffre à jouets et dit d'une voix fluette :
-  Doudou pour bébé. Bébé dans le ventre de maman ?
-  Euh oui fit Zoila gênée par rapport à Luke qui ne disait toujours rien.
-  Montre le bébé dit l'enfant en insistant sur le mot « bébé ».

Alors a la grande surprise de la future maman, Luke dit :
-  Zoila montre lui.

-  Euh d'accord...
Sans perdre un instant, la brunette se baissa à la hauteur se sa fille et tout en posant ses mains sur son ventre, elle dit tendrement :
- Le bébé est là dans le ventre de maman.
- Miranda va être une grande sœur ?
- Oui ma puce, tu vas avoir un...
La voix de Zoila se brisa sous l'effet de l'émotion, elle ne savait pas si elle avait le droit de dire le reste de sa phrase, elle ne voulait pas gâcher ce moment et mettre en colère Luke.
- Un frère ou une sœur dit Miranda toute contente.

Zoila émue prit son enfant dans ses bras et tout en la câlinant, elle dit un peu mal à l'aise :
-  Et bien oui... Si on jouait avec ta poupée ?
-  Non je veux une histoire. Papa on lit une histoire avec maman ?
-  Je...
-  Pour le bébé ajouta Miranda d'un ton joyeux.

Zoila ne voulait pas décevoir sa fille, mais en même temps, elle était trop fatiguée et elle avait eu trop d'émotions pour ce-soir. Aussi, après lui avoir fait pleins de chatouilles et de bisous elle dit tendrement :

-  Maman est fatiguée, le bébé n'arrête pas de jouer dans son ventre. Je vais aller dormir un peu, papa te lira ton histoire.
-  Oui maman. Papa tu lis boucle d'or ?

Mais Luke n'écoutait pas, il était perdu dans ses pensées. Il venait de réaliser que sa fille était bien plus sage que lui. Peu importe ce qu'il c'était passé, Miranda disait vrai : ce bébé était de la famille, sa famille, il sera son frère ou sa sœur et même s'il fuyait la réalité, Luke savait qu'il allait l'aimer. Comment ne pas aimer un être innocent ? Un bébé qu'on a tant désiré... Alors pour la première fois depuis des mois, il sourit faiblement et dit :

-  On la lit cette histoire ?

 Ne pouvant pas en supporter davantage, Zoila quitta la pièce pour s'isoler un moment. Elle savait que c'était aussi dur pour Luke, peut-être plus même que pour elle, mais elle n'arrivait pas à faire bonne figure. C'était trop dur de faire comme si tout va bien. Bientôt leur fille allait comprendre bien des choses et elle finira par la détester de lui avoir menti tout ce temps.

-  Tu te tortures l'esprit pour rien fit Luke qui l'observait depuis un moment.

Surprise d'entendre Luke lui parler alors qu'il se parlait un minimum depuis si longtemps, Zoila se retourna et le regarda sans oser dire un mot. Puis, elle dit enfin :
-  Merci d'avoir lu l'histoire, je... je n'ai pas sû quoi faire, excuse-moi.
-  Ce n'est pas à toi de t'excuser mais à moi dit-il d'un ton neutre.

De plus en plus surprise, Zoila dit :
-  T'excuser ? Mais de quoi ? C'est moi qui a tout gâché, je suis...
-  Humaine dit-il sans la quitter des yeux. Ce n'est pas entièrement de ta faute, il y avait Sam et Dolorès...
-  Je savais que je devais pas boire d'alcool, je l'ai fait...
-  Zoila ce qui est fait ne peut pas être changé, on doit apprendre à vivre avec.
-  Peut-être mais...
-  Je peux le toucher ?
-  Toucher quoi ? dit-elle perdue.
-  Le bébé.

Zoila ne su pas quoi répondre. Alors prenant ça pour un « oui », Luke Tandis doucement la main vers le ventre de la jeune femme. D'abord hésitant, il finit par toucher son ventre arrondi. Son geste se transforma vite en caresse, ce qui eut le don de faire frissonner Zoila qui dit d'une voix tremblante :
- ça a l'air de lui plaire, il s'est calmé.
- Je vois ça... Tu te sens mieux ?

-  Je... oui mentit-elle, je vais aller peindre un peu.
-  Attends dit-il suppliant. Pardonne-moi !
-  Mais tu n'as rien à te faire pardonner le rassura la jeune femme.
-  J'ai été odieux avec toi, j'avais mal... Alors j'ai voulu faire souffrir...
-  Arrête ce n'est rien...
-  Notre fille a compris, alors que moi je suis tellement bête... Ce bébé sera son frère ou sa sœur et c'est tout ce qui compte. Je sais que je pourrais être son papa si tu le veux... Un père ce n'est pas seulement génétiquement parlant, si on avait adopté un enfant, on n'aurait pas de liens du sang et je l'aimerai...
-  Oh Luke ! Tu es sérieux ? Tu veux du bébé ? Dit Zoila les sanglots dans la voix.
-  Si tu veux toujours de moi ?
-  Plus que tout au monde fit Zoila émue.

Il n'en fallut pas plus pour réunir les deux amoureux. Ils avaient tant de chose à rattraper qu'une nuit ne suffira pas. Aussi, ils passèrent la nuit à parler de choses et d'autres, d'avenir et bien sûr ils en profitèrent pour se câliner cela leur avait tant manqué. Puis alors que le bonheur était de nouveau présent dans leur cœur, ce qui devait arriver, arriva.

Une douleur envahie la future maman cela lui fit tellement mal qu'elle hurla en disant :
-  Luke, c'est le moment !

- Tu ne crains rien,  je suis là !
-  J'ai peur dit-elle paniqué, je ne veux pas de ce bébé, jamais je ne l'aimerai …

On est maître de ses actes, mais une fois que l’on a commis un acte qui va tout changer que doit-on faire ? On peut mentir et continuer à vivre en espérant que l’autre ne sache rien. Mais combien de temps allons-nous tenir ? On essaye de se convaincre, que malgré tout, cela n’a pas d’importance… Mais chaque décision, chaque acte a son importance. On ne peut pas faire machine arrière, il faut assumer les conséquences.

" Mais comment avouer ? Comment lui dire que je l’ai trahi alors qu’il m’embrasse et  me serre contre lui ? Comment ne pas tout gâcher ? Je l’aime depuis toujours, c’est une évidence et pourtant un seul mauvais choix et tout est terminé. " Pense Zoila en essayant de dormir dans l’espoir que tout ceci n’est qu’un affreux cauchemar.
- Chérie tu dors ?
- Humm…
- Je sais que non, dit-il d'une voix à moitié endormie.
- Je voudrai pourtant dit-elle dans un murmure.

Luke trouvait que sa femme est « ailleurs » depuis quelques semaines. Il savait que leur couple avait eu des hauts et des bas, mais il espérait que ça s’arrange en vint. La jeune femme était de plus en plus pensive et refusait toute preuve d’amour, tout contact. C’est donc une Zoila surprise qui réagit aux caresses de son fiancé :
- Luke ! Mais que fais-tu ?
- Je caresse la femme que j’aime et j’aimerai bien qu’elle daigne accepter de remplir ses devoirs conjugaux si tu vois ce que je veux dire dit-il taquin.

Zoila regarda Luke dans les yeux pour la première fois depuis des semaines, elle osait affronter son regard. Il l’aimait d’un amour pur et sincère cela en crevait les yeux... Pourquoi s'était-elle donné à un autre homme ? Pourquoi à Samuel ? Quoi que cela n’aurait rien changé si c’était un autre homme que lui… Elle ne pouvait plus supporter sa gentillesse . Ils avaient réussi à se comprendre de nouveau,a retrouver l'armonie dans leur couple... mais pour combien de temps ?
- Je ne peux pas dit-elle d’une voix tremblante.
- Suis-je si repoussant ? demanda-t-il en essayant de garder sa bonne humeur.
- Ce n’est pas ça, je…
- Explique-moi ? On devait recommencer à essayer de faire un bébé non ?
- Je n’en ai pas envie dit-elle en essayant de ravaler la boule qui se formait dans le creux de sa gorge.

Se levant à contre cœur, elle quitta le lit conjugal et alla se réfugier près de la fenêtre. Puis, tout en regardant par la fenêtre le paysage enneigé, elle poussa un long soupir et dit sans oser le regarder :
- le soir de notre dernière dispute, je suis allé voir Samuel et Dolorès . J'en avais marre de ses tentions dans notre couple... Dolorès n'est pas resté longtemps, elle avait un rendez- vous avec un homme .
- Zoila, je préfère que tu ne termines pas ce que tu veux m'avouer dit Luke devinant que tout changera après cela.
- Il le faut, je n'aurai plus le courage après...
Ne lui laissant pas le temps de l'en empêcher, la martienne poursuivit d'une voix tremblante :
- Dolorès avait fait du chocolat chaud avec un alcool dedans. Je n'avais jamais bu, je sais pas ce qui m'a pris mais après deux mugs, je crois que je n'étais plus moi-même et … Elle stoppa un moment puis, comme cela la torturait trop, elle dit rapidement :
- j'ai fait l'amour avec Samuel … Bien qu'il n'y ait jamais eu d'amour cru-elle bon d'ajouter.

Luke tomba des nues sous l'effet de surprise sa pire crainte c'était réalisé que pouvait-il se passer de pire après cela ? Qu'elle le quitte pour lui ? Qu'elle recommence ? Qu’elle parte en emportant leur fille ? Les pires scénarios se bousculèrent dans sa tête si bien qu'il s’effondra sur le lit.
- Luke dit quelque chose supplia la brune d'un ton suppliant.

Luke ne répondant pas, la jeune femme alla le rejoindre sur le lit, posant une main sur son épaule, elle dit d'une toute petite voix :
– je sais que je t'ai trahi, mais il y avait de l'alcool et... Sam a essayé de téléphoner à la maison, tu ne répondais pas...
– Donc tu as cru bon de te donner à la premier venu ?
– Mais non ! Je n'étais plus moi-même... je...
– Tu m'as trahi Zoila ! Que veux-tu que je te dise d'autre ? Dit-il un peu trop calme au goût de la jeune femme.
– Je ne sais pas dit-elle perdu, je sais que j'ai fait une chose horrible, mais je t'aime et je ne veux pas te perdre.
– Il fallait y penser avant dit-il d’un ton sec.

Zoila blêmit devant la dureté dans la voix de son compagnon. Elle aurait voulu s’expliquer, mais à quoi bon ? Tout la désignait comme la coupable idéale.
- Je ne sais pas quoi te dire d'autres ajoute-t-elle à court d’arguments.
- Bien sûr c’est fait hein ? Que dire d’autre ? Tu prévois de le faire emménager ici ? Ou alors ma fille l’appellera papa ?
- Comment peux-tu penser à une chose aussi cruelle ! S’exclama Zoila attristé par les paroles de Luke.

Ne supportant plus d’être au côté de celle qui l’avait trahi, le blondinet quitta le lit. Il voulait partir, loin sans un regard en arrière, mais surtout il voulait oublier.
- Tu vas faire quoi ? demanda-t-elle toujours aussi suppliante.
Luke stoppa net et dit d'un ton lasse :
- je ne sais pas… Je suis mal, je ne te le cache pas… Mais malgré ça, nous avons une fille et je dois penser à elle avant toute chose.
- Et moi ? l’interrogea-t-elle d’une petite voix.

N’osant pas la regarder de peur de s’emporter, il dit calmement :
- je ne peux pas dire de quoi demain sera fait. Mais pour le moment, tu n’existes plus.
- Quoi !
Fermant les yeux attristés par les évènements, le blond ajouta :
- tu m’as fait mal, je t’avais ouvert mon cœur, je t’ai dit ma plus grande peur et cela n’a servi qu’à la réaliser.
- Mais je m’en fiche de lui ! dit-elle suppliante.
- Tout comme moi te concernant. Tu n’existes plus, il n’y a plus de nous. Si je reste ça sera pour ma fille uniquement.

Le reste de la journée se passa dans un calme olympien. Zoila aurait voulu qui lui exprime sa colère au lieu de cela, il l’ignorait complètement. Il jugea bon de diviser la journée en deux, l’un s’occupera de la petite la moitié de la journée et l’autre prendra la relève ensuite. Zoila souffrait de cette situation, mais elle encaissait, il le fallait. Après tout, elle avait fait une faute impardonnable et au fond d’elle, elle savait que c’était loin d’être fini.

C’est donc une Zoila tourmentée qui prit la relève pour s’occuper de Miranda. Elle adorait sa fille, mais elle avait du mal à s’occuper d’elle depuis sa faute. Comment pouvait-elle faire comme si de rien alors qu’elle avait gâché sa vie à elle et son père ?
Se concentrant de nouveau sur le plus important, elle regarda sa fille. Leur avenir promettait d’être compliqué… Heureusement pour elle, Miranda était joueuse et innocente. Elle ne comprenait rien aux histoires des grandes personnes et c’était mieux ainsi… Mais pour combien de temps ?

Miranda malgré son jeune âge, remarquait quand même l’air changeant de sa maman. Souvent, elle pouvait la regardait pendant de longues minutes, comme si elle comprenait sa tristesse. Heureusement pour Zoila, il n’en était rien, mais un jour il faudra bien lui faire comprendre. Rien qu’à l’idée de la blesser et de la décevoir cela lui était insupportable et son cœur se serra dans sa poitrine…

 Voyant que sa maman était préoccupée, la petite martienne dit de sa voix d’enfant et avec un sourire rempli d'amour :
- moi, t’aime fort.

 Touchée par les petits mots réconfortants de sa fille, elle posa sa main sur son cœur qui se serrait de plus en plus dans sa poitrine. Elle donnera tout ce qu’elle pouvait pour revenir en arrière. Mais c’était impossible, les changements dans sa vie, dans son couple et dans son corps ne pouvait pas faire machine arrière. Une simple erreur avait tout gâché.
- Je t’aime mon ange dit-elle d’une voix remplit d’émotion et cela rien ni personne ne pourra le changer.

Le reste de la journée passa, dans un calme qui faisait peur à Zoila. Pourtant, elle aurait dû s’en réjouir, mais au lieu de cela elle aurait préféré que Luke exprime ce qu’il ressentait. Malheureusement, il n’en fit rien, le jeune homme ne faisait que jongler entre sa fille et son livre. Prenant ses repas au salon loin d’elle.

 Sa fille, il ne la délaissait pas, bien au contraire. Il l’entourait de plus en plus pour lui montrer qu’il l’aime elle est cela faisait mal. Zoila aurait voulu être à sa place, elle aurait aimé un geste tendre, un mot, un signe qu’il lui prouve que son amour n’était pas mort… Mais après ce qu’elle avait fait, il n’y aura plus jamais d’acte d’amour, plus de mots tendres, plus de caresses…

Et heureusement que rien ne change pour la petite princesse, car elle ne mérite pas ça. C’est la seule joie de Zoila, sa petite merveille et ses sourires, ses câlins, ses bisous… Elle marche et parle de mieux en mieux et malgré son jeune âge elle sait montrer l’amour qu’elle porte à ses parents.

 Mais un jour ou l’autre, nos erreurs nous rattrapent toujours et qu’adviendra-t-il quand elle remarquera que ses parents ne s’aiment plus ? Qu’ils ne forment plus un couple . Le passé nous rattrape toujours et le moment venue on paye le prix de nos erreurs passé.

Zoila était de plus en plus mal, elle savait ce qui allait se passer et cela n’arrangera rien. Son mal-être ne fera que grandir tout comme la rancœur de Luke, car elle portait en elle le fruit de son erreur…

Quand les problèmes commencent, généralement ils se succèdent et les confirmations de nos doutes, nous font être parfois plus mal que on ne l'est déjà. Zoila avait voulu être sûr de ce qui se passait en elle, et après divers examens, on lui apprit la vérité : elle est enceinte.

Effondrée elle se laissa tomber sur le banc le plus proche. Elle avait tant espéré avoir un enfant et voilà qu’elle était enceinte, mais pas de la bonne personne. Triste, elle ravala la boule qui se formait au fond de sa gorge, elle revoyait le regard que lui avait lancé le médecin en voyant ses larmes couler le long de son visage. Il avait bien compris que cette grossesse ne lui faisait pas plaisir…

Bien sûr, elle ne comptait pas interrompre sa grossesse. Cela reste un petit être innocent qui n’a rien demandé et jamais au grand jamais, elle ne pourra se séparer d’un tel don du ciel. Car, oui sur le moment c’était le fruit de son erreur, mais à bien y réfléchir, en elle grandissait un enfant qu’elle avait tant espéré et elle ne pouvait pas s’en séparer. Ce bébé qui commençait à grandir dans son ventre était innocent et même si son papa n’était pas Luke, il sera son enfant à elle…

Ce fut donc une Zoila morose qui se décida à aller chercher de quoi se nourrir, elle ne voulait pas rentrer immédiatement de peur de tomber nez à nez avec Luke. Elle n’était pas prête à lui annoncer une mauvaise nouvelle pour la seconde fois. Surtout qu’après ça tout changera définitivement, car le peu d’espoir qu’il lui restait venait de fondre comme neige au soleil.

Mais l’appétit n’y était pas si bien que la neige recouvrit vite le maigre repas de la jeune femme. Elle ne savait pas quoi faire et elle se sentait seule au monde et il était hors de question de se confier a sa mère… Tout le monde pouvait la détestait elle s’en ferait une raison, mais elle ne voulait pas qu’elle aussi la sermone.

- Non tout le monde peut me détester, mais pas Luke se dit-elle la voix remplit de sanglot. Je ne pourrai jamais me remettre si je le perd… Qu’est-ce que je dois faire ? Je suis perdue… Pourquoi la vie nous donne des choses pour les reprendre, l’amour fait mal trop mal… Je voudrais n’être jamais venue ici…

 Le froid se faisant de plus en plus tenace, Zoila dû se résoudre à rentrer. Elle n’avait jamais eu aussi peur qu’à cet instant, mais il faudra bien tout lui dire .

Dans la maison non loin de se douter qu’il allait encore apprendre une nouvelle qui allait lui déplaire. Luke berçait sa fille en réfléchissant aux derniers évènements. Il ne savait pas quoi penser, à dire vrai il avait aussi envie de se réconcilier que de rompre avec la jeune femme et pourtant il savait qu’il l’aimait encore. De plus, jamais il ne pourra détruire la famille de sa fille. Alors pourquoi ne pouvait-il pas simplement tout effacer et reprendre le court de leur vie ? Pourquoi il avait à la fois l'envie de la voir quitter sa vie et l’envie de la serrer dans ses bras ? Est-ce que quand on aime on doit tirer un trait sur un tel acte de peur de perdre la personne qui compte le plus au monde ?

Luke était tellement absorbé par ses pensées qu’il ne vit pas Zoila faire irruption dans la chambre. Quand il la remarqua, il sût immédiatement que quelque chose n’allait pas et que ce soir son monde allait encore s’écrouler un peu plus.
- Tu es venue m’annoncer une autre mauvaise nouvelle demanda-t-il sarcastique ?
- Oui dit-elle à demi-mot. Je… Tu viens au salon ?
- Je couche la petite et j’arrive dit-il en essayant de contenir sa colère qui commençait à prendre le dessus. Il avait encaissé beaucoup de choses, mais là ça devenait dur de garder son calme.

Seul au salon, Zoila essayait de trouver la manière idéale d’annoncer sa grossesse :
« Luke je… tu sais et bien quand on a eu des rapports sexuels avec Samuel on était ivre et on ne sait pas protéger… »
- Non c’est nul s’énerva la brune contre elle-même.
« Je sais que ce n’est pas facile à vivre tout ça, mais dans notre malheur je viens d’apprendre que j’attends un bébé »
- Non il se fera de fausses idées grimaça Zoila à court d’idées.
- Si tu me disais directement de quoi il en est dit Luke qui venait de faire irruption dans la pièce.

 Perdant tout courage, Zoila se tourna vers la fenêtre pour ne pas croiser son regard et dit avec beaucoup de mal :
- je t’ai blessé et j’en suis désolé. Je vais encore te faire mal, mais crois le ou non c’est contre ma volonté.
- Tu as recommencé ? hasarda le blond d’un ton sec.
- Non ! cria presque la brune les sanglots dans la voix. Tu ne me crois pas, mais rien n’était prémédité …
- Dit moi tout fit le blond en lui coupant la parole. Je fais tout pour ne pas me mettre en colère, mais je souffre énormément ! Je suis plus à une déception prête…
- Je suis enceinte dit-elle dans un souffle et… c’est de Samuel…

Luke reçut le coup de grâce, c’est comme si on venait de lui enfoncer un couteau dans le cœur. Ce fut d’une voix à peine audible qu’il dit :
- en plus de me prendre la femme que j’aime,il a fallu qu'il lui fasse un enfant alors que moi je n’ai pas réussi à lui en donner un second. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ?

 Zoila regarda le père de sa fille impuissante et dit :
- demande moi n’importe quoi et je le ferai si j’ai la certitude que tout reviendra comme avant.
- Tu ferais quoi ? Tu penses enlever cet enfant ?
- Non je…
- Je ne te demanderai pas ça et tu le sais dit-il tristement. Et je ne te donnerai pas de faux espoirs. Maintenant que tu portes son enfant, plus rien ne sera comme avant.

 Zoila tenta le tout pour le tout et essaya de poser une main sur l’épaule de Luke pour le réconforter, mais ce dernier n’était pas du même avis, il la repoussa en criant :
- non ne me touche pas ! Ne me touche pas avec les mains avec lesquelles tu là touché.
- Luke je…
- Tu n’as plus le droit d’avoir de tels gestes avec moi c’est fini !
- Mais je t’aime le supplia-t-elle

 Luke la fusilla du regard et sortit tout ce qu’il avait sur le cœur :
- Oh non ! Ne me parle pas d’amour ! Si tu m’aimais tu ne te serais pas donné à un autre homme et surtout pas à lui. Tu sais quoi les gens de ta planète sont bel et bien comme ceux d’ici : hypocrites, manipulateurs et volages ! Ne t’approche plus de moi et n’essaye pas de me prendre ma fille car je te montrerai celui que je peux être quand on s’en prend à ceux que j’aime.
- Luke je t’en supplie !
- C’est fini ! Il n’y aura pas de mariage et ne compte pas sur moi pour élever l’enfant d’un autre.

Le temps passe et quand les secrets s'installent beaucoup de choses changent. On veut souvent protéger ceux que l'on aime à leur insu, mais cela ne fait que parfois créer des tensions...

Luke n'a pas informé Zoila du plan machiavélique de Dolorès. Il ne voulait pas gâcher le bonheur de sa petite famille. Mais pourtant ce petit mensonge, aussi petit soit-il commence à peser sur sa conscience, mais surtout à les éloigner l'un de l'autre...

Heureusement malgré cette petite ombre au tableau, Miranda le petit rayon de soleil de cet hiver interminable faisait toujours craquer ses parents. Elle s'éveillait de plus en plus et commençait même à marcher et à prononcer quelques mots. Un peu maladroitement, mais avec le temps cela devrait vite s'arranger. Sa présence permettait à Zoila de ne pas trop penser.

Quand bien même elle aurait voulu s'attarder sur ses soucis, elle ne le pouvait pas...
- Coucou ma poupée, fit Zoila en la rejoignant dans la nouvelle pièce de la maison. Tu viens maman va te lire un beau conte de Noël avant d'aller au lit.
Zoila adorait ce moment de complicité avec sa fille, ainsi les nuits lui semblent moins longues puisque cette dernière ne dort pratiquement pas. Cela lui évitait de dormir aux côtés d'un Luke de plus en plus distant.

 Prenant place à côté de la petite blondinette, Zoila en parfaite maman dit :
- bientôt Noël sera là et tu vas voir, c'est une fête magique pour les enfants de cette planète. Avec papa on te réserve une belle surprise.
- veut histoire
- Oui maman va commencer à te lire l'histoire ma puce.
" Le loup qui n'aimait pas Noël
Il était une fois un loup qui n'aimait pas Noël..."

Zoila continua à conter l'histoire à sa petite princesse, mais le coeur y était pas, elle pensait de plus en plus à Luke qui s'éloignait d'elle, mais aussi au fait qu'ils n'arrivaient toujours pas à faire un bébé. Que serait Noël sans un miracle ? Les gens laissent penser que cette fête et signe de miracles, elle avait du mal à y croire...
 Dans son malheur, les habitants de la ville commençaient à la laissé tranquille, adieu aux rôdeurs et curieux en tous genres. Samuel  n'était pas revenu depuis l'anniversaire de la petite... Elle commençait à se demander si le changement de comportement de Luke était dû à sa conversation avec son cousin....

S'entend que sa petite fille commençait à s'agiter, Zoila continua sa lecture. Puis,i une fois à la fin du livre, elle dit d'une voix douce :
- tu vois Loups n'aimaient pas Noël, car il ne l'avait jamais fêter. Donc ses amis ont tous fait quelque chose pour lui montrer que s'est-une fête magique. Et il a même eu plein de cadeaux.
- Joujou fit Miranda de sa petite voix fluette.
- Oui et toi aussi le soir de Noël maman et papa vont te faire plein de cadeaux. Aller maintenant au lit!

Mais la petite chipie en avait décidé autrement. À peine sa mère l'eut-elle posé au sol qu'elle commença à vouloir lui fausser compagnie. La rattrapant de justesse Zoila riant malgré les circonstances dit :
- petite coquine maman va t'infliger une série de guili.
- Non veut pas rit la bambine aux anges.

Une fois la petite au lit, les heures passèrent aux ralentis. Pour la première fois de sa vie Zoila se demandait si elle avait fait le bon choix en venant sur terre. Bien sûr la vie lui plaisait bien. Mais tout semblait compliqué ici.
Pour s'occuper l'esprit, elle essaya de se perfectionner en cuisine, elle allait bientôt reprendre le travail et cela l'aidera pour une future promotion.
Absorber par sa tâche, elle ne remarqua pas Luke qui venait de se réveiller :
- bonjour dit-elle au bout d'un moment en le voyant se servir au réfrigérateur, je prépare le petit déjeuné.
- Pas la peine dit-il entre deux bâillements, je vais manger les restes, il ne faut pas gâcher.

Zoila fit semblant de ne pas réagir à la remarque de Luke et continua de cuisiner sans dire un mot. Il ne s'attarda même pas pour l'embrasser et alla manger à table. Ce fut donc elle qui engagea la conversation :
- tu n'as pas oublié, que je fais un petit repas pour Noël .
- Non-dit-il d'un ton bourru.
- Si tu préfères j'annule ?
- C'est le premier Noël de ma fille, je ne vais pas annuler grommela-t-il la bouche pleine.

 Zoila hésita un moment, elle ne voulait pas se disputer avec son futur mari, mais elle finit par dire :
- tu es fâché ?
- Pourquoi devrais-je l'être ? dit-il plus calmement.
- Je te trouve changer, tu es toujours sur la défensif et...
- Je suis juste en compétition avec un nouvel écrivain, sa me stress ne t'inquiète pas je file écrire.
- Mais...
- On parle en fin de journée stp !

 Le temps passe et les gens changent, l'amour vient et par. Sans que l'on est le temps de dire " ouf ", alors parfois une discussion s'impose, pour mettre les choses à plat...

Le reste de la journée se passa donc comme d'habitude, chacun  vacant à ses occupationsde son côté. Mais cela obsédait la martienne, alors le soir même avant de mettre la petite au lit, elle alla retrouver Luke dans la chambre et dit :
- il est encore tôt si tu mettais Miranda dans son trotteur, j'ai a te parler.
- ça ne peut pas attendre ?
- Non, le plus tôt sera le mieux pour tout le monde.

Estiment qu'il n'avait pas le choix, Luke capitula. Une fois à la cuisine, il mit sa petite princesse dans son trotteur et dit d'un ton paternel :
- Papa va parler avec maman, je sais que tu marches comme une grande. Mais tu as encore besoin d'entrainement. Soit sage mon ange, on en a pas pour longtemps.

Une fois au salon, Luke prit place dans le seul siège de la pièce nerveux. Il ne voulait pas lui dire que son travail n'était pas la seule raison de son humeur : il avait peur. Il avait peur comme il n'avait jamais eu peur auparavant. Il savait que sa femme avait constamment des doutes sur tout et rien et il ne voulait pas l'effrayer davantage.

Mais après sa discussion avec Samuel, il avait de plus en plus peur pour leur couple. Samuel n'avait rien caché de ses sentiments pour Zoila ( alors qu'avant il ne vivait que pour de brèves liaisons) et il craignait que sa fiancée ne le quitte pour lui. Alors, il faisait tout pour lui montrer qu'il était un bon mari ( même s'ils ne sont pas encore mariés) et un bon père. Se tuant presque à la tâche pour agrandir la maison et leur offrir la vie qu'ils méritent.

Voulant calmer l'ambiance, Zoila se nicha dans les bras de son compagnon, mais même leur complicité semblait avoir changé. Elle se sentit moins à son aise que par le passé. Aussi dit-elle un peu nerveuse :
- tu es constamment ailleurs Luke. C'est à cause de moi ?
- Euh non je...
Ni tenant plus, elle se racla la gorge et dit :
- qu'est-ce que tu me caches ? Je ne supporte plus le froid qui s'installe entre nous. Comment un couple qui s'aime comme le nôtre en est-il arrivé là ? Hier encore on parlait mariage et là tu t'enfermes pour écrire. Je te le dit encore je me moque de l'argent!

Quittant les bras de Luke Zoila prit place sur le canapé et continua d'exprimer son mécontentement :
- je ne comprends pas et j'exige des explications tout allait bien avant l'anniversaire de notre fille. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles mentit Luke en faisant un effort sur humain pour ne pas se mettre en colère.

Pourtant quand Zoila lui avait dit qu'il lui avait avoué ses sentiments cela ne lui avait pas fait cet effet-là. Mais en l'entendant de la bouche de Samuel, il avait réalisé que c'était bien réel et cela lui était insupportable.
- Crache le morceau s'impatienta Zoila.
- Il ne m'a rien dit !
- Tu mens très mal Luke!

Luke se mordit la lève pour ne pas céder, mais ce fut plus fort que lui, il dit alors d'un ton sec :
- il m'a dit qu'il t'aimait tu es contente ! Et cette peste de Dolorès voulait qu'il s'allie à elle pour nous séparer. Voilà heureuse ?
- Quoi ? dit seulement Zoila sous l'effet de surprise.

Puis la surprise passée, ce fut une Zoila déçu et en colère qui reprit :
- mais j'hallucine là, tu me parles mal et tu m'évites depuis des semaines à cause de ça ?
- Mais je...
- Oh non Luke ! Évite tes excuses bidons. Je me suis sentie mal durant des jours, je me suis remises en question, j'ai même cru que c'était à cause du bébé que l'on n'arrive pas faire, mais en vrai c'est que ça.
- Ce n'est pas rien dit timidement le blond.
- Oui mais, ce n'est pas comme si on ne savait pas que cette folle et cet idiot de Samuel faisait tout pour nous séparer.
- Je le sais, mais j'ai lu dans ses yeux ses sentiments sont sincères...

Zoila se leva et regarda la neige tomber par la fenêtre. Puis, elle dit d'une petite voix remplit de sanglots :
- il m'aime et alors je m'en fiche. Je n'aime que toi-même si ces derniers jours tu es un sombre crétin.
- Je ne voulais pas te stresser déjà qu'on n'arrive pas avoir d'autre bébé.
- Tu vas faire quoi après me suivre ?
- Arrête... Passons à autre chose veux-tu ?
- Pourquoi parce que tu l'as décidé ?
- Zoila...
- Non j'en ai marre de cette tension entre nous parce que je ne peux pas te donner d'autre enfant, nos finances difficiles qui te font travailler plus. Tu devrais envisager un autre travaille, parce que tu vois là on est H24 dans la même maison et pourtant on s'éloigne...

Voyant que ça allait trop loin, Luke s'énerva :
- Stop !
- Non je te dis une bonne fois pour toute ce que j'ai sur le coeur puisque tu sembles ne pas me connaitre, ou me faire confiance...
- Je suis désolé, j'ai eu des doutes. Samuel semble vouloir se ranger et par le passé tu es sorti avec non ?
- Un baiser, un malheureux baiser dont je ne me souviens même pas!
- Et alors ! tu ne savais pas se qu'est l'amour à l'époque...

Zoila contre-attaqua :
- oui c'est vrai et alors mais je n'ai rien fait d'autre et je te rappelle que moi je ne le vois pas sans toi.
- Tu insinues quoi là ?
- " Allo Luke j'ai un problème de plomberie, tu peux venir ? " Luke le lave vaisselle fait des siennes" ...
- Je vois Dolorès parce que tu m'y autorise dit-il sans savoir quoi répondre d'autre.

Un long silence suivit, tous deux savaient bien que leur scène de ménage n'avait ni queue ni tête. Aussi, Zoila se mit à l'écart pour retrouver son calme. Bien que Luke avait raison, elle était toujours perdue quand elle pensait à Samuel...Puis voyant que Luke ne disait toujours rien, elle se mit à parler la première :
- je sais qu'il m'aime, mais moi c'est avec toi que je veux finir ma vie. Je ne peux pas imaginer un jour sans t'avoir à mes côtés. Je ne te cache pas que je suis et je serai toujours jalouse de Dolorès, mais j'ai appris à garder tout ça pour moi.
- Je le sais dit-il tout doucement.

Voulant clore cette histoire une bonne fois pour toutes, Luke se rapprocha de Zoila et dit suppliant :
- pardonne-moi, je t'aime, tu le sais.
- Oui ... mais
- S.t.p
- Promets-moi de mettre ta jalousie de côté ?
- Oui je le ferai, même s'il reste un rival.
- Il a changé et nous voulions une famille pour Miranda non ?
- Oui tu as raison...
- De plus, s'il t'a prévenu pour Dolorès c'est bon pour nous non?
- Peut-être....

Voulant oublier tout ça, les deux amoureux s'embrassèrent avec passion. Ainsi ce soir eut lieu la réconciliation. Mais au fond de lui, Luke avait toujours cette peur qui le rongeait.

 Après s’être réconcilié avec Luke, Zoila décida d’aller mettre les choses au point avec Dolorès et Samuel. Bien sûr, elle n’en toucha pas un mot à Luke de peur qu’il se dispute de nouveau.

Mais devant l’appartement de Dolorès, la jeune femme perdit de son assurance.
Poussant un long soupir, elle s’encouragea mentalement :
« Courage, tu fais ça pour le bien de ta famille. Si Luke ne doute plus, tout reviendra comme avant. J’espère que je ne perdrais pas mon sang froid, je ne veux pas perdre l’amitié de Samuel, mais s’il le faut… »

À peine avait-elle sonné que Samuel lui ouvrit et l’enlaça un peu trop fort à son goût :
- Zoila ! Comme je suis contente de te voir !
- Euh … Moi aussi… Je ne te dérange pas ?
- Bien sûr que non, entre voyons ! Je n’ai pas eu un instant à moi ! Tu connais ça  : Boulot, métro, dodo…

Samuel et Zoila n’eurent pas le temps de s’attarder sur une grande conversation. En effet, Dolorès se racla la gorge pour que l’on remarque sa présence :
- bonsoir Zoila dit-elle faussement ravie. Je suis surprise de te voir chez moi. Comment vas-tu ? Et Luke et ta fille ? Dit-elle en insistant sur le « ta ».

Ne sachant quoi répondre, Zoila regarda Samuel en espérant qui vienne à son secours. Ce qu’il fit :
- Dolorès, tu ne devais pas sortir avec ton ami ?
- Eh bien oui… mais il n’est pas encore l’heure. En bonne hôtesse, je me dois de prendre soin de mes invités.
- Oui bien sur... dit-il pas convaincu par sa fausse gentillesse.
- Alors tout va bien dans la famille insista-t-elle ?
- Merveilleusement bien menti la brune tout en regardant sa rivale.

 Ne faisant plus attention à Zoila, Dolorès se rendit dans le coin cuisine pour leur servir un chocolat chaud tout en disant :
- bon j’aurais aimé bavarder avec vous, mais mon chéri m’attend. C’est un riche homme d'affaires et on va faire un petit pique-nique chez lui si vous voyez ce que je veux dire.
- On se moque de tes histoires de fesses répondit Sam énervé qu’elle fasse semblant de jouer les maitresses de maison.
- Je parlais à Zoila insista-t-elle. Tu vois je suis passé à autre chose moi. Sam quant à lui, il est toujours disponible si ça te dit.
- Dolorès ! Gronda le jeune homme.

Ne faisant pas attention à lui, Dolorès posa le plateau avec les boissons sur la table et dit tout en l’enlaçant un regard à la martienne :
- Voilà des chocolats tout chaud, je n’en prends pas parce que je tiens à ma ligne. Mais toi avec les kilos en trop de ta grossesse tu peux te le permettre.

Zoila lui lança un regard assassin et dit :
- je préfère avoir quelques rondeurs qu’être mince comme une planche à pain. Tu devais y aller, je ne suis pas venue te voir toi en particulier. De plus, je ne vais pas m’attarder, Luke m’attend.
- Laisse là dire je te trouve parfaite comme tu es dit un Samuel un peu gêné de la situation.
- Oh mais t’inquiète pas, je la connais à force. D’ailleurs elle a essayé de te liguer à sa cause pour m’éloigner de mon mari non ?
- Euh… Luke t’a ...? bafouilla Sam de plus en plus mal à l’aise.
- Bien sûr, on ne se cache rien et si je suis venue c’est pour te dire haut et fort : que quoi que tu tentes de faire, je serais toujours avec Luke.
- C’est de l’histoire ancienne fit Dolorès surprise de l’audace de Zoila.

S’approchant de la femme de Luke, Dolorès la regarda de la tête aux pieds et dit :
- il a été trop bête rassures-toi, Sam n’a même pas voulu m’aider et puis je te l’ai dit je me suis consolé dans les bras d’un autre. Ton Luke ne pourra jamais m’offrir le rythme de vie que je désire.
Samuel s’éloigna et dit :
- la ferme Dolorès laisse nous veux-tu ?
- Je mets en garde que toi insista Zoila, je n’ai pas peur de toi et quoique tu tentes ça ne fonctionnera pas.
- Bon je vais y aller, l’heure tourne quand on parle avec des amis fit Dolorès sarcastique.
- C’est ça dit Zoila en riant par avant que je ne me mette en colère.

 Pour le soulagement de tous, Dolorès partie rejoindre son compagnon. Une fois seul est tout en buvant un chocolat chaud, Samuel cru bon de s’expliquer :
- j’ai tout de suite refusé quand elle m’a fait cette drôle de proposition.
- Peu importe dit Zoila nullement fâché. Il est pas mal son chocolat, tu ne bois pas le tien ?
- Euh non Dolorès les aime corser les chocolats.
- Corser?
- Avec de l’alcool dedans.
- Et bien c’est mon deuxième et j’ai l’air de le supporter. Pourtant, sur ma planète, il n’y a pas d’alcool.
- Fait attention quand même dit-il amusé.
N’ayant pas le courage de mettre en garde Sam comme elle prévoyait de le faire. La jeune femme profita de leur bonne entente pour savourer sa seconde boisson.

Mais l’effet de l’alcool se fit sentir. En effet, après une bonne demi-heure de discussion à bâton romput. Zoila commença à avoir chaud, elle avait la sensation que tout tournait autour d’elle.
- Je crois que je suis malade confessa-t-elle à Samuel au bout d’un moment.
- Je t’avais prévenu, tu devrais aller t’allonger. Je vais aller téléphoner à Luke.

 Au bout de cinq minutes, Samuel alla rejoindre la jeune femme qui s’était à moitié endormie sur le lit de Dolorès.
- Zoila, personne ne répond chez-toi.
- Je… Je devrai y aller dit-elle dans un murmure.
- Reposes-toi un peu ça devrait passer suggéra le jeune homme.
- J’ai si chaud et ma tête tourne.
- Ça va passer. On attend un moment et j’appelle Luke, il doit être occupé avec ta fille.
- Humm oui C’est l'heure de son histoire… Tu sais... elle adore les livres dits la brune d’une voix endormie.

Zoila plongea vite dans un demi-sommeil. Alors Samuel fascinée par la belle endormie osa aller la rejoindre sur le lit. Doucement, pour ne pas la réveiller il la regarda et dit en chuchotant :
- j’aimerais tant être à sa place. Luke est un homme chanceux… J’ai compris trop tard que je t’aimais. Je n’arrête pas de penser à toi si tu savais…
- Je pense aussi à toi dit Zoila dans un murmure. Je sais que c’est mal… Mais…
- Zoila tu dors ?
- Luke m’a dit que tu m’aimais vraiment, c’est vrai ?
- Oui…confessa-t-il pour la 3 ème fois.

-  Je suis différente, ça ne te dérange plus ?
- Si tu savais comme je m’en moque...
- Prouve-le-moi dit-elle sous l'effet de l'alcool.

 Alors sans penser aux conséquences. Chacun commença à déshabiller l’autre. Le désir prenant le dessus, les deux amants d’un soir s’offrirent l’un à l’autre. Ni lui, ni elle n’avait planifié quoi que ce soit. Mais cela allait changer bien des choses…