Chapitre 17
Le temps passe plus vite que l'on ne le voudrait et malgré la joie que peut ressentir chacun à un moment donné, il reste les doutes, les peurs... Les doutes d'un avenir heureux, les doutes qui nous rongent quand on sait que plus le temps passe et plus il faudra se résoudre à prendre des décisions. La peur de tout perdre....
Il faut parfois faire des choix et les bons et plus vite qu'on le voudrait. Et Zoila en tant que mère se devait d'être plus courageuse que quiconque. Elle devait être forte pour son mari, pour ses filles.
- Tu y arriveras ma fille, rien ne vaut la force d'une mère, une mère peut déplacer des montagnes pour le bien de ses enfants. Intervint la maman de Zoila pour la première fois depuis si longtemps.
- Maman, pardonne-moi d'avoir... de pas t'avoir contacté depuis tous ce temps...
- Tu avais besoin de te retrouver seule avec toi-même. Je ne t'en veux pas de ne pas avoir voulu me parler.
- Tu sais tout ?
- Oui le bébé, ton mariage...
- Et pour Sam ? demanda Zoila avec difficulté.
- Oui répondit timidement la voix de la mère de Zoila.
- Tu as honte de moi ?
- Non mon ange, on est promise dès notre naissance sur notre planète, il n'y a pas de sentiments. Tu as le droit à l'erreur et je sais que tu regrettes amèrement ton acte.
Zoila eut un poids en moins sur ses épaules, sa maman ne lui en voulait pas et c'était vraiment très important à ses yeux.
- Merci maman, je regrette tous les jours d'avoir agi ainsi. Mais Luke dit que cela appartient au passé. Mais nous savons toi et moi que le passé nous rattrape toujours.
- Que veux-tu dire ma chérie ?
- Alia grandit ce-soir, Miranda et Luke également. Nous allons franchir une autre étape dans notre vie. Et Alia n'étant pas … la vraie fille de Luke, tôt ou tard nous devrons lui dire et je pense qu'il faut...
- Dire à son vrai père qu'il a une fille ?
- Oui maman, Luke pense qu'il faut attendre mais moi...
- Alors il faut suivre ton cœur ma Zoila.
- Oui même si ça doit tout changer...
Aussitôt dit, aussitôt fait. Après avoir remercié chaleureusement sa mère , Zoila décida qu'il était temps d'avoir un tête à tête avec Samuel. Ayant appris son retour en ville, elle décida donc d'aller le voir chez lui. Bien sûr cette fois elle ne rentrera pas.
« je n'ai vraiment pas envie de revivre cette malheureuse expérience. Surtout si Dolorès est dans le coin. »
Après avoir sonné à de nombreuses reprises, la jeune femme n'eut aucune réponse, elle hésita : devait-elle attendre ou partir ? Son courage venait de fondre comme neige au soleil. Bien qu'il faille que Sam sache pour Alia, la brunette savait qu'elle mettait son bonheur en péril.
- Tu attends quelqu'un ? Demanda une voix qu'elle connaissait bien.
Il était trop tard pour faire demi-tour. Prenant son courage à deux mains, elle leva les yeux pour fixer celui qu’elle aurait voulu ne jamais revoir.
Samuel se tenait devant la porte d'entrée de l'immeuble un peu mal à l'aise. Cela ne toucha pas pour autant Zoila qui était tout aussi mal que lui, si ce n'est plus. D'une voix tremblante, elle dit :
- je suis venue te voir pour parler.
- Tu te décides enfin depuis tout ce temps ! dit-il un peu sèchement.
Samuel fixa Zoila pendant un long moment sans oser dire un mot de plus, il ne voulait pas se disputer, mais en même temps, il avait du mal à se contenir. Après un long moment, il dit enfin :
- comment as-tu su que je vis ici ?
- Eh bien j'ai cherché et voilà dit simplement la martienne. À dire vrai je suis allé voir à l'ancien appartement, mais on m'a dit que tu n'y habitais plus.
- Oui avoua-t-il, j'en avais marre de vivre en colocation avec Dolorès, ce n'est plus de mon âge.
- Et tu vis avec qui ? demanda Zoila malgré elle.
- Je ne crois pas que cela te regarde dit Sam le plus calmement possible.
Puis voulant en finir, Zoila passa à l'essentiel et dit :
- je suis venue te parler. On peut aller quelque part ?
- Je pars travailler dans une heure. Donc si tu as quelque chose à me dire, c'est maintenant ou jamais.
Osant franchir enfin la distance qui les sépare, Zoila s'approcha de Samuel et dit :
- Écoute ce n'est pas le genre de discussion que l'on a sur le seuil d'une porte.
- Pourquoi ? Tu as quelque chose à cacher ?
La jeune femme remarque que Samuel était en colère, aussi dit-elle :
- À moins que tu ne le sais déjà ? Ceci expliquerait ton air froid et distant.
- Oui je le sais ! Et tu t'es bien gardé de m'apprendre que j'avais un enfant! Comment as-tu pu faire comme si cet enfant était celui de Luke ?
- Ce n'est pas ce que tu crois je...
- Oh je t'en pris cesse de jouer les victimes ! Si Dolorès ne me l'avait pas appris je serais partis d'ici pour toujours ! Même si tu n'as pas de sentiment pour moi, j'avais le droit de savoir la vérité ! Tu ne crois pas ? Je ne sais pas ce qui se passe sur ta planète, mais ici un enfant a besoin de ses deux parents !
Zoila baissa sa tête honteuse, mais elle ne fut pas triste pour autant. Elle avait agi pour le mieux. De plus, il était parti après leur « mésaventure » ce qui voulait bien dire qu'elle n'était pas entièrement coupable.
- C'est facile de jouer les victimes dit Zoila en retrouvant le courage de l'affronter. Mais toi tu t'es vite sauvé après cette fameuse nuit ! Qui est coupable toi ou moi ?
La colère de Samuel prit le dessus et il explosa :
- Tu étais aussi dans le lit cette nuit-là non ?
- Oui mais je ne pensais pas que...qu'il y aurait un bébé après cette erreur...
Sam encaissa le coup devant les paroles de Zoila et dit d'un ton amer :
- bon je m'en fiche royalement tu vois . Je sais simplement que j'ai une fille et je veux la voir, j'ai des droits
Zoila cru mal comprendre et dit surprise :
- des droits ?
- Oui je veux ma fille !
- Mais tu ne vas pas me la prendre quand même ?
- Je ne t'interdirais pas de la voir si c'est ce que tu veux savoir expliqua-t-il. Mais toi est-ce que-tu m'autorises à jouer mon rôle de père ?
- Mais depuis quand tu veux être père ? demanda Zoila d'un ton sarcastique.
- Euh je...les gens changent fit Samuel mal à l'aise.
Zoila baissa les yeux, elle ne voulait pas y croire, elle ne pouvait pas y croire . Au fond d'elle , c'est comme si elle savait, comme si tout était clair. Aussi dit-elle :
- bien sûr tout le monde change, mais je suis sur d'une chose c'est que Dolorès et toi vous avez manigancé tout ça...
- Je...
- Inutile de le nier dit Zoila devenue lucide. Vous avez fait ça pour m'éloigner de Luke.
- Peut-être dit-il. Mais ça ne change pas le fait que dans cette histoire je suis devenu père.
Zoila explosa et dit tout ce qui lui passait pas la tête :
- tu es devenu père ? Mais tu n'es devenu rien du tout oui ! C'est facile de dire cela alors que tu n'as jamais été là pour elle. Alia est la fille de Luke même si ce n'est pas lui qui m'a aidé à concevoir.
- Calme toi voyons fit Sam surprit de la méchanceté qui pouvait lire sur le visage de la martienne.
- Je me calme si je le veux ! Jamais je ne te laisserai ma fille ! À mes yeux seuls Luke est son père et cela ne changera jamais! Tu n'es qu'un malade, un égoïste dépourvut de sentiments. Jadis tu as prétendu m'aimer, mais c'était faux. Tu voulais juste que je sois ta chose, tu aimes posséder les gens, mais tu ne m'auras jamais ! Seul l'argent et la domination attirent des gens comme Dolorès et toi, je vous plains vous avez une pierre à la place du cœur.
Sam furieux dit alors sans ménager la jeune femme :
- pense de moi ce que tu veux, mais si tu m'empêches de voir ma fille, on en reparlera devant le juge .
- Sam tu ne ferais pas ça ?
- Je vais me gêner !
En ayant trop entendu pour aujourd'hui, Zoila l'invita pour l'anniversaire d'Alia le soir même et partie encourant. Elle aurait voulu disparaître à jamais, en croyant bien faire, elle venait de compromettre l'avenir de leur famille...
Le reste de la journée se passa le mieux possible. Zoila ne voulant pas gâcher la journée des filles, elle essaya de s'occuper et les laissa seules avec leur père.
Comme à son habitude, Luke leur lisait l'un des nombreux livres pour enfants qu'il avait écrit. Ce n'était pas son genre de livre préféré, mais les petites adoraient l'entendre faire la voix des héros et cela suffisait pour le rendre heureux. Luke avait beaucoup progressé dans son travail et il touchait plus de 2400 simsflouzes par semaine en droit d'auteur ...
Miranda était de plus en plus proche de son papa, elle savait tous ce qu'une petite fille de son âge avait à savoir, son papa et elle avait un lien très spécial et Luke espérait que cela ne change pas à l'avenir.
- Encore papa, je veux une histoire.
- Il va falloir te reposer ma toute belle, ce soir tu vas fêter ton anniversaire...
Puis se tournant vers sa plus jeune fille, il dit comme s'il se parlait à lui-même :
- Alia aussi tu vas grandir, le temps passe trop vite. On voudrait parfois pouvoir mettre pause pour ne pas aller trop vite, pour que l'avenir ne nous enlève pas ces moments tellement précieux...
Puis parlant à ses deux filles :
- allez mes princesses, une sieste et on va faire la fête.
Le reste de la journée passa rapidement, une fois les petites au lit Luke reprit l'écriture de son dernier livre. Mais au bout d'un moment, il décida d'aller rejoindre sa femme en cuisine. La pauvre était au fourneau depuis un long moment, elle voulait faire le gâteau d'anniversaire des filles elle-même.
- Zoila chérie tu devrais te reposer dit-il en la voyant s'activer devant les fourneaux.
- J'ai pratiquement terminé, je veux que mes filles soient fières de leurs gâteaux.
Luke regarda sa compagne avec tendresse et dit :
- Miranda va manger du gâteau, mais je doute qu'Alia en mange. De plus, nous serons que tous les quatre donc un seul gâteau aurait suffi.
- J'ai fait un gâteau pour chacun, même toi tu y as le droit.
- Tu me gâtes mon cœur, ne me rappel pas où je suis plus vieux que toi...
- Techniquement, je suis plus vieille, si j'étais sur ma planète du moins....
Luke prit place sur le siège le plus proche et répondit :
- tu es et tu resteras la plus belle femme peu importe ton âge.
- Oui on va dire ça dit Zoila septique.
- Sinon mon cœur, tu étais où ce matin ?
N'ayant pas eu le courage de parler de sa rencontre avec Samuel, la poche à douille manqua de glisser des mains de Zoila alors qu'elle était en train de décorer le gâteau de Miranda. Essayant de cacher son trouble, elle dit la plus calmement possible :
- eh bien, je voulais t'en parler, mais je n'ai pas eu un instant à moi. Ce n'est pas simple la pâtisserie. Chez nous il n'y a pas beaucoup de plat de ce genre...
- Ce n'est rien . Alors tu es allé où ?
Zoila se mordit la lèvre et comme elle ne pouvait pas lui cacher la vérité plus longtemps, elle avoua :
- je sais que je t'ai promis de ne plus rien te cacher, mais...
- Mais ?
- Je suis allé voir Samuel pour lui parler d'Alia .
Aussitôt Zoila ferma les yeux craignant la réaction de son époux. Puis, prenant son courage à deux mains, elle se tourna vers lui et dit :
- Pardon, je n'aurai pas dû mais...
- Tu as eut raison dit-il calmement. Je songeais me rendre chez lui, mais je t'avoue que je retardais l'échéance.
Voulant montrer qu'il n'en voulait pas à Zoila, il l'attira à lui et l'enlaça avec tendresse, puis il dit :
- tu es une mère merveilleuse, même si je crains que votre entretien n'a pas dû être très amical...
- Non en effet....
Lâchant à contre cœur la brunette, Luke la regarda et dit inquiet :
- qu'est-ce qu'il a dit ?
- Il m'a reproché de lui avoir caché l'existence d'Alia...
- Mais c'est lui qu'il était parti, je l'ai cherché à la naissance de la petite...
- Oui et si seulement il n'avait dit que cela... Fit Zoila tristement.
Faisant quelques pas dans la cuisine pour se calmer, la jeune femme se tourna vers son compagnon et tout en fuyant son regard elle raconta :
- il n'a pas nié quand je lui ai dit qu'il avait tout manigancé avec cette peste de Dolorès. Et après m'avoir fait divers reproches, il a dit qu'il voulait voir sa fille.
- Je... On s'y attendait mon cœur...
- Mais il ne veut pas seulement la connaître... il veut plus dit Zoila d'un ton désespéré.
Luke devant l'air inquiet de sa femme dit tendrement tout en lui prenant le menton pour qu'elle le regarde :
- il ne pourra pas nous prendre Alia, tout est contre lui. S'il veut la voir, on ne pourra pas lui interdire. Mais pour le reste, on se battra mon amour.
- Tu me le promets ? fit une Zoila inquiète.
- Je te le jure. Moi vivant, il n'aura pas ma fille.
Les jeunes mariés n'eurent pas le temps d'en parler davantage. En effet, Samuel arriva au même moment. Luke voulant épargner un autre tête à tête à Zoila, il alla lui ouvrir avec Alia dans ses bras. Il voulait lui montrer qu'elle était sa fille avant d'être la sienne .
- Bonsoir Sam, ça fait longtemps dit-il d'un ton remplit de reproches.
- Mon travail me fait me déplacer souvent dit-il pour se défendre sans accorder un seul regard à Alia.
- Tu veux la prendre dans tes bras ?
- Non merci, je ne veux pas la brusquer.
- La bonne blague dit Luke énervé, suit moi je vais ramener la petite à sa maman. On va vite passer aux gâteaux Miranda est impatiente.
Sans perdre un instant, Luke alla dans la cuisine rejoindre sa famille, il embrassa sur la joue sa femme et lui mit dans les bras son bébé en chuchotant :
- ne t'inquiète pas, tout ira bien. Ne lui fait pas le plaisir de le craindre, ça le rendrait plus fort. Je t'aime.
- Je t'aime aussi mon Luke.
Luke essayait de faire semblant, mais lui aussi il était inquiet, plus qu'il ne devrait l'être. Mais il fallait faire semblant pour les filles. Aussi se tourna-t-il vers Miranda et dit :
- allez ma belle petite chenille, tu vas te transformer en un beau papillon.
Puis sans se retourner, il dit à son cousin :
- Miranda va souffler ses bougies et après sa sera Alia.
Puis le blondinet prit la douce Miranda dans ses bras et pour se donner du courage il dit :
- tu aimes le chocolat ?
- Oui papa.
- Maman t'a fait un énorme gâteau au chocolat, tu es contente ?
- Oui, maman c'est la plus gentille.
- Tu en donneras un morceau à papa ?
- Oui un petit morceau.
Luke rit et serra sa fille un peu plus contre lui. Il l'aimait très fort et même si personne ne pourra lui enlever cette fille, il savait qu'il ne pourra pas vivre loin d'Alia. Voulant faire bonne figure, il chatouilla la petite blondinette et dit tendrement :
- allez mon ange, après ça sera le tour de ta sœur.
Zoila ne put s'empêcher de jeter un regard sur Samuel, ce dernier ne montrait aucun intérêt à Miranda comme à sa propre fille. Il restait là droit comme un « I » comme s'il se sentait obligé de faire acte de présence.
- ça va Sam ? demanda la jeune femme par simple politesse.
- Oui dit-il un peu trop rapidement. J'attends que ce soit ma fille qui souffle ses bougies dit-il en insistant sur le « ma ».
Après un « joyeux anniversaire » chanté par chacun, Miranda applaudit et souffla ses bougies aussi fort qu'elle le pouvait.
- Bravo mon Bébé dit son papa ému.
Zoila en bonne maman, chassa les larmes qui lui montaient aux yeux et se mit à faire du bruit pour animer la pièce soudainement calme.
- Tu es si belle ma princesse ! dit-elle la voix remplit d'émotions.
Fier d'attirer l'attention, la douce Miranda tourna sur elle-même et dit :
- autour de ma sœur maintenant.
Sans attendre davantage, Luke et Zoila amenèrent la petite dernière devant son gâteau. Samuel resta à l’écart, mais il ne quitta pas la scène des yeux. Zoila ne sut pas s'il les enviait ou s'il était en colère devant leur scène de famille parfaite.
- Joyeux anniversaire ma chérie dit-elle je t'aime.
Alia se transforma en une merveilleuse petite fille. Personne ne pourrait dire qu'elle est la fille d'une Alienne tellement elle ressemblait à une parfaite petite terrienne. Brune comme sa maman avec deux magnifique yeux vert. Mais ni Luke, ni Zoila ne sut dire si elle ressemblait à Samuel.
Enfin vint le tour de Luke, mais Sam n'en pouvait plus après un au revoir, il quitta la maison sans un regard pour sa fille. Luke souffla donc ses bougies sous le regard admiratif de Miranda.
- Tu es toujours le plus beau dit-elle de sa voix enfantine.
- Merci ma poupée.
Zoila quant à elle s'était précipité pour rattraper Samuel, elle ne voulait pas qu'il parte comme un voleur :
- attends !
- Qu'est-ce que tu veux ?
- C'est plutôt moi qui devrais te poser cette question dit-elle d'un ton sec .
- Je ne sais pas dit-il énervé .
- Alia a besoin de stabilité dit Zoila calmement. Tu ne peux pas apparaître dans sa vie et disparaître du jour au lendemain.
- Qui a dit que j'allais partir dit-il sèchement.
- Je …
- Je vais revenir, je vous laisse un peu de temps pour la préparer à ma présence dans sa vie.
Sam tourna les talons et partit aussi vite qu'il était venu.
- Attends! cria Zoila .
- Profite du temps que tu as encore avec elle dit-il au loin sans se retourner.
Perdue, Zoila laissa couler les larmes qu'elles avaient essayé de retenir toute la journée . Samuel n'allait pas en rester là et elle devra se battre pour le bien de sa famille.
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